Dans
cet article, je vais vous parler du cœur de la Théorie des Contraintes :
La Contrainte, ses implications et sa gestion.
Pour
vous faire prendre conscience de ce qu’est une contrainte, nous allons prendre
l’analogie d’un système d’alimentation d’eau composé d’une série de cuves d’eau
qui se vident les unes dans les autres jusqu’à un bassin final :
L’eau
est acheminée par la gravité et passe par chacune des cuves jusqu’à la cuve
finale. On considérera que la cuve finale ne peut déborder et toute son eau est
utilisée.
Maintenant,
imaginons qu’on vous a appelé pour résoudre le problème suivant : le débit
d’eau dans la cuve finale doit être augmenté jusqu’à une valeur demandée mais
pas plus.
La
première chose que l’on va faire, c’est de comprendre le flux dans ce
processus. L’eau arrive d’une source dans la première cuve. Celle-ci se déverse
par une ouverture située en dessous dans la deuxième cuve qui se déverse et
ainsi de suite. Arrivé à la troisième cuve, on observe que son ouverture qui
permet à l’eau de s’écouler est beaucoup plus étroite que les autres. La
conséquence est que le volume d’eau qui arrive dans la cuve 4 est bien
inférieur à sa capacité d’écoulement (la taille de son ouverture), de même pour
la cuve 5. Ainsi, ces deux dernières cuves
sont « sous-alimentées » en eau.
Nous
avons donc analysé le flux de ce processus et nous pouvons maintenant réfléchir
à la solution pour augmenter le débit de l’eau.
Avez-vous
une solution pour augmenter le débit de l’eau dans la cuve finale ?
Je
pense que oui. Intuitivement, vous avez compris que le problème de débit se
situait au niveau de la cuve 3, avec son ouverture trop petite. Bravo !
Vous avez identifié ce que l’on appelle la Contrainte de ce flux. Arrêtons-nous
sur la signification de ce mot contrainte et de son implication sur le flux.
Tout d’abord, nous avons identifié que c’est l’ouverture de cette cuve qui
dicte entièrement le flux de l’eau pour le reste des autres cuves et le volume
d’eau final. Mettez-vous à la place d’un observateur final qui doit estimer la
capacité de ce système à fournir de l’eau. Il en conclut que le débit est
relativement faible. Mais de votre côté, qu’en concluez-vous ?
Exactement ! Le volume d’eau que l’ensemble peut fournir est entièrement
soumis (contraint) à la cuve n°3 et son débit.
Bien !
Nous avons donc identifié notre contrainte, ce qui nous empêche de fournir plus
d’eau. Comment agir pour obtenir plus d’eau en sortie ? C’est cela !
il suffit d’augmenter la taille de l’ouverture de la cuve 3, de manière à ce
qu’elle laisse passer plus d’eau. Ah oui ! Mais la question qui vient tout
de suite, c’est : quelle doit être la taille de l’ouverture ?
Alors ?
Tout
à fait, elle doit être de la taille qui permette d’augmenter le flux de l’eau jusqu’au débit d’eau souhaité,
correspondant au volume nécessaire dans la cuve finale.
Nous
avons donc maintenant le flux suivant :
Maintenant, regardons bien la nouvelle configuration du flux. Nous
avons obtenu le débit demandé. Qu’observez-vous ?
Effectivement, la contrainte s’est déplacée vers la cuve 5.
Le débit de l’eau issue de la cuve 5 est maximal, mais il reste inférieur à la
quantité d’eau qu’elle reçoit.
Selon vous, quelle est la solution à ce problème pour éviter que
la cuve 5 ne déborde ?
Personnellement, si le débit obtenu dans le réservoir final est celui recherché, alors je pencherai pour la solution qui tendrait à réduire le débit au démarrage de la chute d'eau si cela est possible bien sûr (un robinet, une vanne qui permettrait de réguler le flux à l'entrée du système).
RépondreSupprimerMais je triche un peu, j'ai déjà eu un lavage de cerveau!
Tu as raison ! (pour le lavage de cerveau aussi :) ).
RépondreSupprimerL'explication et ses conséquences seront abordées dans le prochain article.