mercredi 30 avril 2014

Ceux qui ont vraiment les clés de la création d’emplois en France

Aticle à lire avant : Ceux qui ont vraiment les clés de la création d’emplois en France | Atlantico

On en revient toujours à cet aveuglement de nos hommes politiques actuels sur l'évolution qui s'est opérée dans le monde entrepreneurial : lors de leurs formations dans ces grandes écoles, le modèle type des entreprises existantes et tel qu'il existait depuis l'après-guerre était celui des grandes entreprises nationales, des mastodontes, qui ont eu leur utilité, et qui ont su pour beaucoup embrasser la mondialisation et la globalisation.

Mais, ce tissu économique, à l'échelle nationale, a depuis profondément évolué et changé. Il est principalement constitué aujourd'hui de TPE/PME, avec des entrepreneurs beaucoup plus proches de leurs salariés, tous embarqués dans la même aventure. 
Mais l'évolution de ce tissu entrepreneurial ne s'est pas accompagné de l'évolution de prise de conscience de nos hommes politiques actuels, qui restent sur un schéma d'aide aux grandes entreprises.

Leur cécité sur des entreprises de tailles moins grandes leur fait croire que l'on gère une entreprise de 10 ou  100 ou 200 personnes comme on gère une entreprise de 10 000  ou 20 000 personnes.

Aujourd'hui, l'argent est une conséquence de l'activité d'une entreprise du type TPE/PME. Leur premier souhait est de perdurer, de continuer à exister et de s'assurer que la chaîne de valeur où elles se trouvent (du producteur au consommateur) soit forte, dynamique et résiliente. Le contexte immédiat des entreprises sera alors plus fort également et la pérennité plus grande.

Peu de personnes politiques, à l'échelle nationale, ont une vision entrepreneuriale ou considèrent l'entrepreneuriat et le monde des TPE/PME comme une source de richesse. Ceux là doivent être soutenus, quels que soit leurs bords politiques. Ceux là doivent être abordés et motivés.

Non, les chefs d'entreprise de petites structures ne sont pas de ceux qui, aujourd'hui, s'en mettent plein les poches en pressurant leurs salariés. Ca existe, mais ce n'est qu'une toute petite minorité ou bien une ancienne génération. Aujourd'hui, l'aspect sociétal et social d'une petite structure est très présent. Les jeunes chefs d'entreprise n'ont plus la même approche de l'entreprise. Souvent, elles relèvent plus du fonctionnement de l'entreprise familiale. C'est justement ce qui assure aujourd'hui la résilience de es petites structures et le fait qu'elles sont toujours là (même si la crise en ferme beaucoup).

dimanche 27 avril 2014

L'analyse de la dynamique des erreurs entrepreneuriale par l'Effectuation

Dans cet article, Olivier Mathiot nous présente le bienfondé des erreurs : Ne pas faire d'erreurs est la plus grosse erreur

Allons plus loin et examinons la dynamique des erreurs entrepreneuriales en y appliquant le filtre de l'Effectuation.

Je rappelle les 5 principes de l'Effectuation :
  • Principe n°1 : Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. On démarre avec ce qu'on a (nos 3 ressources universelles : qui on est, ce qu'on connaît et qui on connaît).
  • Principe n°2 : La perte acceptable. On accepte de perdre quelque chose de défini et basé sur ce que l'on possède déjà pour obtenir un gain indéfini.
  • Principe n°3 : Le patchwork fou. La progression d'un projet et de son idée se fait par l'engagement d'un nombre croissant de parties prenantes qui apportent de nouvelles ressources qui permettent des objectifs plus ambitieux.
  • Principe n°4 : La limonade. "Si la vie t'envoie des citrons, transforme les en limonade". Plutôt que de prédire et de vouloir éviter les surprises, il faut se préparer à en tirer parti.
  • Principe n°5 : Le pilote dans l'avion. L'entrepreneur est actif, dirige son projet et transforme son environnement
En prenant le premier principe, les erreurs se situent souvent dans le choix des ressources nécessaires au démarrage. Surdimensionnement, nécessiter des choses que l'on ne possède pas, aligner les moyens sur les objectifs, ..
Effectualement, si vous démarrez un projet, posez vous les questions suivantes :
  • avec 50 000 €, comment je peux faire ?
  • avec 5 000 €, comment je peux faire ?
  • avec 0 €, comment je peux faire ?
  • Je n'ai pas telle compétence, comment je peux faire ?
  • Je ne sais pas comment faire telle ou telle chose, comment je peux faire ?
Et je peux vous assurer qu'en vous posant ces simples questions (merci Philippe :) ), vous trouverez des réponses et des choses simples à faire. Elles seront bien évidemment différentes pour chaque questions. Mais mettez en balance les conséquences de votre choix en cas d'erreur, notamment les conséquences financières.

En appliquant le deuxième principe, les erreurs consistent souvent à définir un gain puis prévoir une évolution de 0 jusqu'à ce gain. Mais quid lorsque ce gain n'est pas au rendez vous ? Que se passe-t-il lorsque tous les investissement tels que prévus ont été faits et que le succès prévu n'est pas là ?
Effectualement, En transférant l'incertitude d'un gain hypothétique sur la certitude d'une perte contrôlée et acceptée, vous diminuez de fait, non pas forcément l'erreur, mais les conséquences d'une erreur.

En examinant les erreurs avec le filtre du troisième principe, les erreurs viennent principalement soit d'avoir voulu avancer seul (que de choses à faire tout seul, que de compétences, savoir et savoir-faire à maîtriser tout seul !) ou alors de s'être "mal" entouré.
Effectualement, l'engagement des parties prenantes est le principe clé de la viabilité d'un projet. En outre, il faut que cet engagement soit basé sur une réponse mutuelle aux engagements de l'autre (ou des autres) parties prenantes. La question, simple et qui au mieux sera directe, est : quel est mon/son besoin ? Comment puis-je répondre au besoin de l'autre ? En posant ces questions avant de s'engager, le taux d'erreur diminue drastiquement !

Le quatrième principe comme lunette de vue sur les erreurs montre met en lumière les limites de la prévision et de la prédiction. La typologie des événements pouvant arriver étant sans limites, il devint très difficile de tout planifier. Prévoir au maximum, planifier au maximum et là, l'événement inattendu arriver, vous laissant sans défense ni armes pour y faire face, puisque vous avez tout misé sur les autres surprises.
Effectualement, il est préférable de ne pas prévoir ni prédire pour éviter des surprises. Le quatrième principe a pour fonction de vous mettre dans un état d'esprit qui sera capable d'enlever le filtre de l'affect, de l'émotion, pour vous permettre d'examiner la ou les opportunités qui se trouvent en chaque événement, bon ou mauvais.Les erreurs liées aux prévisions ne se réalisant pas diminuent donc. Et vous passez moins de temps à les prévoir et moins de ressources à vous prémunir des surprises.

Enfin, le cinquième principe utilisé pour examiner les erreurs mettent en avant que vous ne pouvez pas démarrer un projet et attendre que les choses arrivent seules ou bien encore que d'autres décideront pour vous.
Effectualement, c'est bien vous qui décidez de la direction de votre projet. C'est bien vous également qui agissez pour faire progresser votre projet. En agissant, en dirigeant et en engageant des parties prenantes, vous transformez votre environnement de manière à ce qu'il soit propice à votre projet. Les erreurs diminueront donc d'autant plus que l'incertitude diminuera.

Enfin, il convient d'aborder l'erreur, et son corollaire l'échec, avec un autre point de vue que celui qui nous est enseigné directement ou indirectement. Faire une erreur ou échouer ce n'est pas vous. C'est un moment de votre vie sur une action précise. C'est un moment qui est très riche d'enseignement et qui peut apporter beaucoup d'informations, à l'instar de ce qui est préconisé par le quatrième principe de la limonade.

Il est important que vous considériez votre projet entrepreneurial comme un chemin que vous parcourez, chemin que vous découvrez. A chaque pas, vous trouvez de nouvelles intersections. L'une des directions prise peut correspondre à un cul-de-sac (ce que l'on peut qualifier d'erreur ou d'échec) ou bien le chemin emprunté s'est révélé plus ardu qu'un autre (une erreur ?). Mais si vous revenez sur vos pas, vous pouvez reprendre une autre direction à l'une des intersections. Et vous aurez appris quelque chose sur ce chemin du cul-de-sac. Et peut être plus tard aurez vous à revenir à ce cul-de-sac, parce que s'y trouvera peut être la solution à quelque chose que vous aurez rencontré plus tard.

Comment vivez vous ou avez vous vécu vos erreurs ou échecs ? Qu'en retenez vous ?