jeudi 11 septembre 2014

Mais qu'est-ce qui pourrait sauver la France ?

Dans son article "Le numérique peut-il sauver la France ?", Olivier Ezratty démontre en quoi le numérique est une des activités économiques qui pourrait sauver la france.

Le numérique en tant que produit que nous pourrions exporter, le numérique en tant que support de développement de filières "classique", le numérique en tant qu'outil de communication. Son argument principal est de dire qu'aujourd'hui, les outils financiers ne peuvent plus jouer sur le contexte économique de la france : l'inflation est au plus bas et nous ne maîtrisons plus la planche à billet ni la dévaluation. Les seules pistes sont l'amélioration de la balance commerciale et donc la compétitivité de "l'entreprise france" à l'étranger, le tout par le numérique. Et il a raison ! On ne s'améliore pas en réduisant ses coûts ou en protégeant un pré-carré, mais bien en développant ses activités, en faisant rentrer plus d'argent par une amélioration des produits, par de nouveaux produits, par de nouveaux modèles d'affaires et en cherchant à vendre au plus grand monde, celui de la planète. Aujourd'hui, on le constate, nous achetons tous les produits qui se présentent et dont nous aurions besoin. Parmi les critères de choix, le prix en est un déterminant. Et nous achetons toujours sans véritablement regarder l'origine. Le Made in China reste très présent. De cela découle deux choses :

  1. Si des entreprises d'autres pays (et non pas si d'autres pays) vendent des produits en france, c'est que la france est un de leurs marchés et pas LEUR marché. Eh bien faisons de même ! Nos marchés doivent également se situer hors de france. Et ça, c'est un état d'esprit à avoir. Etat d'esprit qu'il faut également communiquer à nos responsables politiques. Mais à dire vrai, ce n'est pas à eux non plus de dire comment ou pourquoi y aller. C'est aux entrepreneurs d'agir. Et aux politiques de mettre en place un contexte législatif propice à la dimension internationale de nos entreprises.
  2. Le principe keynesien d'augmenter le pouvoir d'achat pour relancer l'économie ne sert plus à rien. Que l'on me démontre que fournir plus de pouvoir d'achat aux citoyens favoriserait une économie ou une industrie locale ? On continuera à acheter PLUS en quantité des produits toujours LES MOINS chers. Selon moi, cela ne ferait qu'enfoncer encore plus notre balance commerciale dans le rouge.


Mais surtout, de manière implicite, Olivier Ezratty montre de manière pertinente en quoi l'innovation pourra améliorer la compétitivité mais aussi comment en france, l'innovation est mal comprise, mal assimilée et mal réalisée. L'exemple sur cette loi pour les Taxis contre les VTC est flagrant de l'état d'esprit qui préside en france sur l'entrepreneuriat et la vision économique : on cherche à préserver l'emploi, fut-ce à des prix exhorbitants, là où l'innovation venue d'en bas pourrait améliorer qualitativement les services ou les produits et en diminuer perpétuellement le prix. Lorsque l'on "sanctuarise" un secteur (par abandon à la pression, à des lobbys, à des dogmes dépassés), il devient isolé, auto-suffisant. Et de ce fait, pourquoi chercher à l'améliorer puisque de toute façon rien ne peut lui arriver. Au final il finit par se scléroser puisqu'il n'est pas un terrain propice au changement, tout protégé qu'il est. Ce faisant, toutes les tentatives qui pourraient émerger pour améliorer tout ou partie de ce secteur, quitte à le transformer, toutes ces tentatives, l'innovation donc, ne verront jamais le jour.  Toutes les personnes qui pourraient en être à l'origine sont, elles, toujours portées par cette envie de faire. Elles se détourneront donc des lieux "protégés" pour se tourner vers des horizons plus propices à l'expression et le développement de leurs idées et de leurs actions pour améliorer les choses. Mais pour celles et ceux qui n'ont pas les moyens de changer d'horizon, on les rend inquiets et désabusés, sans confiance et en colère.

Que croyez vous qu'il se passe aujourd'hui dans l'univers politique, dans l'univers du salariat, dans l'univers des professions réglementées ?

Pour ma part, je ferai tout ce que je peux pour que l'univers de l'entrepreneuriat ne soit jamais "sanctuarisé" ni protégé.

mardi 9 septembre 2014

Pulp libéralisme : La tradition libérale pour les débutants par Daniel Tourre

Je souhaiterais partager avec vous un petit bijou en matière de littérature politique : 



Daniel Tourre nous présente dans ce livre la vraie définition du libéralisme, en tant que philosophie politique. Sur la base de 36 clichés communément admis ET utilisés, notamment par ses (faux-)amis et ses détracteurs, tout en les démystifiant, il nous présente la base du libéralisme qu'est le Droit Naturel (constitué du droit à la liberté, à la propriété et à la sécurité, droits qui existent bien avant toute loi) et comment l'état doit se porter garant de ces droits en protégeant la liberté et la propriété et assurant la sécurité des deux précédents. L'état se voit déléguer, pour cela le droit exclusif à la violence pour faire respecter la loi.


Les prémices du libéralisme sont simples et plein de bon sens. Sur cette base là, Daniel Tourre nous présente ensuite les différents penseurs et acteurs du libéralisme qui l'ont fait évoluer. Notamment, l'école de Salamanque, très en avance sur son époque, Bastiat, Von mises, Hayek, l'école autrichienne, ... Parmi les clichés qu'il démystifie, on peut citer le libéralisme se réduit à l'économie de marché, le libéralisme, c'est la loi de la jungle, le libéralisme c'est la propriété contre les pauvres, le libéralisme c'est légoïsme, le libéralisme c'est la tromperie commerciale, le libéralisme c'est le pouvoir à la finance et aux banques, le libéralisme, c'est l'absence de solidarité santé ou la marchandisation de la culture...


Dans une présentation claire et synthétique et dans un grand format style BD, il cite à chaque page des passages des oeuvres de ces grands penseurs. Et l'on découvre avec surprise que la France fut un des berceaux les plus avancés des théoriciens du libéralisme jusqu'à la fin du 19è siècle. Outre un ton humoristique parfois très caustique et chaque page étant largement illustré de planches de BD des Pulps des années 50 aux US, il présente également l'impact aujourd'hui de l'action des états, banques et banques centrales sur les évolutions macro-économiques de nos pays, sur l'emploi, etc. en basant toutes ses démonstrations sur les principes de base du libéralisme. Je vous recommande toute la série sur l'île du steack-frites.


Prenez le temps de le lire. Après sa lecture, vous pourrez vraiment dire si vous êtes pour ou contre (ou en fait un peu des deux) le libéralisme. En l'occurence, il s'agit juste d'honnêteté intellectuelle.