dimanche 31 mai 2015

Lettre ouverte à mes députés et sénateurs contre la loi sur le Reneignement - version Postale

Dans un précédent article, j'avais rédigé un courrier numérique que j'avais partagé avec mes députés et sénateurs.

Cette fois-ci, il s'agit de la version postale de ce courrier, envoyée il y a une quinzaine de jours à mes députés et sénateurs de Lot et Garonne :

Députés :

  • - Régine Poveda, 
  • - Lucette Lousteau
  • - Jean-Louis Costes

Sénateurs :

  • Pierre Camani
  • Henri Tandonnet
Ce courrier a été envoyé à la mi-mai. A ce jour (31.05.2015), je n'ai eu aucune réponse. Ou plutôt, puisque j'ai eu la chance de le rencontrer, Pierre Camani m'a demandé des infos sur ce qui se disait sur cette loi, un feedback de la part des opposants. Merci à lui.



mardi 19 mai 2015

L'Open Hardware ou la rupture industrielle

Tiré du Livre OpenModels, voici un article qui présente les business models autour de l'open hardware : Les modèles économiques de l’open hardware

Nous sommes bien là en présence de la conjonction de deux éléments pour favoriser l'innovation de rupture telle que décrite par Clayton Christensen:

  1. l'entrepreneuriat
  2. un nouveau modèle d'affaire par la création d'une nouvelle chaîne de valeur

Concernant l'entrepreneuriat, tous les exemples cités relèvent d'une démarche entrepreneuriale, la plupart issue d'un constat d'un individu. Chacun d'entre eux a détecté un manque, un besoin, un espace vide. Si l'on prend le PhoneBlock, tout est né de Dave Hakkens qui un jour a cassé son téléphone et n'a pu le réparer. Il s'est ainsi posé la question de déterminer comment il serait possible de concevoir des produits électroniques qui soient plus faciles à réparer, à mettre à jour tout en diminuant le volume de déchets électroniques. Il a commencé à parler, à partager son idée, puis des personnes se sont intégrées à son projet, pour l'accompagner, pour apporter leurs compétences et diffuser la finalité et le concept.



Tout en conservant la finalité de son projet, il a ainsi donné naissance chez Motorola, puis chez Google, au projet Ara. D'autres entreprises se sont emparées du concept pour formaliser également des projets de "téléphones modulaires".
Mais tous ces projets décrits dans cet article ont pour vocation de manière directe ou indirecte de générer du profit, selon de nouveaux schémas, tout respectant, souvent, des valeurs morales très fortes. En lisant la plupart des projets Open Hardware, on peut reconnaître l'approche effectuale dans le développement de ces projets.

Pour la nouveauté liée aux modèles d'affaires, on rentre de plain pied là dans l'innovation de rupture telle qu'exprimée par Clayton Christensen dans son livre The innovator's dilemma où l'innovation sur une technologie a lieu dans un autre réseau de valeur avec un nouveau modèle d'affaire avant d'envahir d'autres réseaux de valeur. Je vous recommande cet excellent article de Philippe Silberzahn qui décrit très bien le processus de cette innovation de rupture : Les trois leviers de l’innovation de rupture dans une industrie. Chaque réseau de valeur dispose de ses critères pour mesurer la performance de ses technologies. Ainsi, lors d'une innovation de rupture, les nouvelles technologies semblent aujourd'hui techniquement bien inférieures à certaines technologies existantes, dans leur réseau de valeurs. Elles évoluent et s'améliorent donc dans différents réseaux de valeurs, avec des critères de performance différents des premiers réseaux. Toutefois, il arrive un moment où les critères de performances des deux réseaux de valeurs peuvent être comparés, et souvent, la nouvelle technologie envahit le premier réseau de valeur avec des conséquences dévastatrices, pour les acteurs de ce premier réseau de valeurs.

jeudi 14 mai 2015

La triple disruption de la voiture

La filière de la voiture est en cours de disruption, sans parler du transport. Pourquoi une triple disruption, me direz vous ?



La première concerne nos voitures actuelles, celles postérieures à 1996. Cet article Silicon Valley : les hackers de la data vont révolutionner la voiture | L'Atelier : Accelerating Business nous dévoile un peu plus la prise OBD-II présente dans nos voitures, sur laquelle se branchent tous nos garagistes et concessionnaires avec "la valise" ou "la malette". Qu'est-ce que ce couple bizarre "la malette" et la prise OBD-II ? Tout simplement l'ordinateur que l'on peut brancher sur la prise et qui va être capable de communiquer avec TOUTE l'électronique de votre voiture, l'ordinateur de bord dont nous n'avons qu'un tout petit aperçu sur notre tableau de bord, avec la consommation moyenne, immédiate, les pneus osus-gonflés, les portières ouvertes, etc... Pourquoi, donc, une disruption ? Tout simplement parce que des startups se sont branchées également sur cette prise pour récupérer et analyser de l'information, par exemple vers votre smartphone. Et là où se trouve la disruption, c'est que les possibilités d'usage deviennent infinies. Votre voiture fournit un flot d'informations que votre smartphone va pouvoir analyser et vous pourrez optimiser votre consommation d'essence, vous pourrez anticiper des pannes ou avertir à l'avance votre garagiste d'une panne. Enfin, vous, la voiture via votre smartphone avertira le garagiste de la panne et de sa localisation précise. Les possibilités se trouvent dans l'imagination des développeurs maintenant.


La deuxième disruption concerne les "open cars". Ce sont des voitures qui sont conçues sur le principe de l'open source : design connu de tous, matériel et pièce dont toutes les informations sont fournies pour soit les construire soi même (bon, c'est pas nécessairement donné à tout le monde, mais les plans étant fournis, rien n'empêche de le faire sous-traiter à n'importe quelle entreprise qui en a les capacités), et bien sûr logiciels de gestion (cf. ci-dessus) en open-source, notamment branchées à votre smartphone. Où se situe la disruption ? Tout simplement dans le fait que nous pourrons devenir les constructeurs de nos propres voitures. Oh, pas des berlines routières, mais plus probablement nos voitures du quotidien, des petits trajets, des transports publics (cf. Autolib) et le tout pour un coût dérisoire par rapport à nos plus petites voitures actuelles. Et quand je dis construire nous mêmes, je précise qu'il s'agit de commander les pièces comme nous commandons des livres sur Amazon, nous serons livrés chez nous et nous pourrons les monter sur une surface d'environ 2 à 3m². Un exemple ? Le projet OSVA (Open Source Vehicule Aquitaine). Pour la drôlerie de l'histoire, ajoutons à cela la disruption en cours des imprimantes 3D et nous pourrons également imprimer notre carrosserie, selon nos souhaits, donc unique, ou bien fourni gratuitement (ou pour une somme modique) sur internet, sur des place de marchés ou des catalogues de carrosserie. Probablement découvrirons nous encore plus de designers auto à cette occasion, un nouveau métier qui se démocratisera.



Enfin la troisième disruption concerne les voitures dites autonomes, qui se conduisent toutes seules. Cet excellent article, Autonomous cars will destroy millions of jobs and reshape the US economy by 2025 (en), nous dévoile la temporalité d'arrivée de ces voitures sur le marché. Il nous précise également l'impact que cela aura sur tout le secteur de la voiture, de l'assurance, du financement, de l'immobilier - urbain notamment - des modes et buts de transport, des taxis, ... Le nombre de morts et de blessés diminuant drastiquement, sans nul doute le milieu de la santé sera également impacté.

La "voiture" est un secteur si vaste qu'elle se fait disrupter sur tous ses aspects, plateforme, technologie et usages, sur des niches à chaque fois. Les futurs constructeurs de voitures, l'avenir des constructeurs actuels de voitures, seront ceux qui auront su nouer une alliance avec la multitude (usagers comme éditeurs de solutions) et à devenir leur plateforme de services, leur offrant l'écosystème, les ressources et ces mêmes liens entre ces multitudes.



Le monde change, ni en mieux ni en moins bien, mais en quelque chose de différent. Je trouve cela excitant de vivre notre époque. Pas vous ?


mercredi 13 mai 2015

La fin de la civilisation utopiste pour le début de la civilisation numérique


Cet article Pourquoi les élites ont du mal avec le numérique ?met très bien en évidence le rapport de nos élites avec le numérique.

Tout est dit : « Les pouvoirs en place ont bien saisi les usages d'Internet pour des enjeux électoraux, de communication ou de sécurité, en revanche ils ont du mal à traiter les enjeux de civilisation. » 

Cette élite politique - mais pas que, les élites "en association" avec le politique - témoigne de cette peur de dévoiler leur ignorance quand elle est persuadé que l'omniscience est la clé de leur position au pouvoir. Le savoir étant distribué, réparti en des milliers de lieux, tout un chacun peut y avoir accès. On détermine les connaissances que l'on souhaite acquérir - on peut facilement devenir expert sur des sujets - ou bien on peut *savoir* comment accéder à l'information. Or, cette "distribution" du savoir et de son accès remet en cause cette omniscience "centralisée" au profit d'une omniscience distribuée, participative, collaborative, coopérative et partagée. Ceci entraîne de fait que le pouvoir ne soit plus envisagé comme centralisé, entre les mains de peu (une oligarchie) mais réparti, distribué et surtout partagé. Et c'est précisément ce qui heurte la zone de confort de nos élites politiques, c'est d'avoir à "partager le pouvoir", que la représentativité n'est plus la seule réalisation possible de la démocratie à l'échelle d'un pays comme la france. Cela remet en cause leur existence même, ce pour quoi ils ont été formés, normés, conçus. Et l'on peut aisément comprendre cette peur qui est la leur.

Dans un pays comme la france, il y a quelques siècles, on peut aisément comprendre ce besoin de représentativité lorsque les déplacements de tout un peuple pour choisir son destin n'étaient pas envisageables. Avec l'avènement de l'internet et de la révolution industrielle que constitue le numérique, faire entendre sa voix n'est plus une affaire de lieu, de déplacement. Il est possible de s'exprimer au vu et au su de tous, quelque soit l'emplacement de celui qui s'exprime et de celui qui "écoute". Ainsi, le numérique permet d'être plus facilement et simplement acteur sur toutes les dimensions du "vivre ensemble". Il permet d'approcher de très près le principe de l'ubiquïté et donc d'être participatif là où précédemment, donc, seul le déplacement dans l'espace permettait de choisir, de décider. Le numérique peut donc redonner la parole à la multitude et permettre sa participation telle qu'elle existait dans les cités grecques (indépendantes) où la distance pour s'exprimer était faible.

L'inadéquation de nos élites comme de nos règles de vies politiques, leur obsolescence liée au numérique, font qu'aujourd'hui notre république tout comme notre démocratie doivent être réinventée, formalisée à nouveau dans une nouvelle constitution, dans une nouvelle politique, pour nous permettre d'entrer dans cette nouvelle "civilisation numérique".

samedi 9 mai 2015

L'agilité dans les grands groupes, oui, mais avec bon sens

Cet article, Comment mettre l'esprit entrepreneurial au service des grands groupes., nous présente des exemples sur l'introduction de l'esprit entrepreneurial dans les grands groupes, pour qu'ils soient plus agiles, qu'ils puissent mieux pivoter.

Il est très rafraichissant dans nombre de ces structures fortement hiérarchisées d'introduire des nouveautés, des états d'esprit différents et novateurs, souvent un brin provoquant à l'égard de la structure elle-même. La libération des entreprises et l'agilité en entreprise font partie aujourd'hui de ces nouveautés. Nombre d'articles de blogs, de vidéos et reportages nous présentent ces entreprises libérées et nous apportent des éclairages sur leurs libérations.

Source : Wikimedia Commons

Mais n'oublions pas que ces nouveautés apportent également leurs lots d'innovations et de nouveautés qui sont parfois en désaccord avec l'alignement des processus de décisions internes à l'entreprise pour s'aligner elle même sur sa filière et son réseau de valeur. C'est ce que décrit très bien Clayton Christensen dans son livre The Innovator's Dilemma et que synthétise Philippe Silberzahn (dans sa série d'articles commençant par celui-ci : La source du dilemme de l’innovateur ou la tragédie du modèle d’affaire: 1 – La rupture de nouveaux marché.) : "Le modèle d’affaire d’une entreprise détermine quelles opportunités elle trouve attractives ou pas." Et sa filière ou son réseau de valeur détermine son organisation.

Source : McKinsey

Potentiellement, ces changements peuvent aller à l'encontre de la finalité même de l'entreprise et son "pivot" peut la mettre en danger, tout simplement en l'écartant de sa capacité à être la "Cash Machine" dont parle Eli Goldratt et que la théorie des 3 horizons (pour l'innovation) explique très bien. Il est important, dans ces conditions, de bien faire connaître la "vision" de l'entreprise, que l'ADN de l'entreprise soit partagé par tous pour que tous aillent dans le même sens de l'entreprise. Mais surtout d'accepter qu'au cours de ce voyage en agilité, en libération, en entrepreneuriat, puisse se présenter des cas où « Développer l'esprit entrepreneurial de mes collaborateurs est important pour moi. Notamment pour faire naître nos process de demain. Et si certains de mes collaborateurs décident, un jour, de monter leur propre boîte, j'en serai ravi pour eux ».

samedi 2 mai 2015

La Disruption énergétique par Tesla

Dans cet article, Tesla Energy dévoile Powerwall & PowerPack pour la Maison et les Entreprises | Objets Connectés sur Aruco.com, Elon musk nous démontre en quoi la disruption énergétique est en marche.

Elon Musk, rappelons le, est le fondateur de PayPal (solution de paiement par internet, probable disrupteur des banques), de SpaceX (une des seules entreprises privées à pouvoir envoyer des satellites en orbite géostationnaire et un des ravitalleurs de la station spatiale internationale) et de Tesla (fabricant de voiture de luxe 100% et, dans le cas qui nous intéresse dans cet article, des batteries de ces voitures).

Tesla dévoile donc deux produits qui vont permettre aux maisons, appartements et plus largement immeubles et locaux d'entreprises d'être autonomes en matière de disposition d'énergie électrique. Il s'agit de batteries à "accrocher au mur"(powerwall) ou plus gros (powerpack), que l'on peut coller les unes aux autres en fonction des capacités dont on a besoin, pilotées par internet pour optimiser l'usage de l'énergie stockée, mais aussi créer des "micro réseaux" d'énergie avec les voisins. Couplés à des panneaux photovoltaïques, les maisons peuvent devenir autonome d'un point de vue électricité mais aussi partager sur le réseau électrique l'énergie en suprlux, le tout piloté de manière intelligente.

Je parle ici de disruption car ce que fait Tesla rentre spécifiquement dans le cadre énoncé par TheFamily (http://barbares.thefamily.co/le-livre/) où la disruption provient des entreprises qui sont capable de se connecter à la multitude (les personnes ou entreprises qui achèteront ces powerwall ou powerpack) tout en développant leur solution sous forme de plateforme (les objects en tant que tel mais surtout ce pilotage par internet et la création de ces micro réseaux énergétiques exploités par les gens ou entreprises eux mêmes). La disruption ne vient pas de Tesla ou d'Elon Musk, elle viendra des usages portés par les gens eux mêmes qui remettront complètement en cause, à tout le moins en France, les monopoles des grands groupes énergétiques (EDF en tête) : les gens gèreront eux mêmes leur énergie en fonction de leur besoin.

Si vous pensez que votre entreprise est à l'abri de ce genre de disruption, réfléchissez aux entreprises beaucoup plus grosses dont vous dépendez, de manière directe ou indirecte. Peut être le ou les métiers de votre entreprise ne sont pas impactés, mais probablement pas ceux des gros donneurs d'ordres ou capteurs de valeurs de la chaîne de valeur (ou filière) où vous vous trouvez.

voici, pour mes amis anglophones une description complète du produit Powerwall : http://www.teslamotors.com/powerwall