jeudi 24 octobre 2013

La Théorie des Contraintes pour les débutants - part 1

J'inaugure une petite série d'articles sur la Théorie des Contraintes. Il en existe beaucoup sur internet, en Français mais surtout en Anglais. J'apporte donc ma pierre à cet édifice des références et explications sur la ToC. Ces articles seront susceptibles d'être modifiés au fur et à mesure de l'approfondissement d'un sujet que nous ne finissons jamais d'apprendre.Si vous avez des questions ou des remarques, les commentaires sont là pour vous !

La Théorie des Contraintes (ToC) est née du travail de Eli Goldratt, dans les années 1970. Il l'a formalisé dans un roman d'entreprise (Business Novel) intitulé Le But qui décrit cette Théorie et sa mise en place dans l'usine d'Alex Rogo. Avant d'aller plus loin, je vous recommande la lecture de ce livre. C'est la meilleure introduction à la ToC. Si vous "n'avez pas le temps de lire", si "vous êtes pressé", je vous recommande Le But Revisité, de Joël-Henri Grossard, qui est un résumé/analyse du But.

La Théorie des Contraintes (la ToC) est donc un ensemble d'outils de gestion :
  • Gestion de production avec le DBR ;
  • Gestion de projet avec la Chaîne Critique ;
  • Gestion de la stratégie et de la résistance au changement avec les Thinkings Processes ;
  • Gestion de la supply-chain basé sur le réapprovisionnement
  • Gestion financière avec la comptabilité des flux
  • Gestion commerciale
  • Gestion des systèmes d'information
  •  ...

La ToC présente beaucoup de particularités. Tout d'abord, l'ensemble qu'elle représente est plus grand que la somme de ses outils. Chaque outil peut être utilisé individuellement, mais utilisés conjointement, leur synergie construit un cadre de réflexion, de méthode et de stratégie bien plus grand que la simple somme de ces outils. Ensuite, quasiment tous les outils peuvent être utilisés de manière transversale mais également verticale au sein d'un entreprise. Dans une entreprise, la ToC s'adresse aux ouvriers, aux employés, aux cadres, aux dirigeants comme aux actionnaires. C'est un véritable outil de communication et un formidable levier de confiance. Enfin, elle induit une relation entre entreprises (clients, fournisseurs ou partenaires) bien différente de celle habituellement constatée. Le principe même d'avoir un flux stable peut s'étendre à l'ensemble des acteurs d'une chaîne de manière virale. La ToC dispose des outils pour chaque étape de la supply-chain mais aussi pour gérer des projets de grande envergure. Une entreprise française a même utilisé la ToC pour gérer ses... compétences humaines.

Tout cela en fait une nouvelle philosophie globale de management voire une nouvelle philosophie globale de business.
Ses fondamentaux, notamment dans la gestion de la production, sont :
  • l'optimum global n'est pas la somme des optima locaux
  • les plus importants sont la stabilité et la continuité du flux

Sa méthodologie est caractérisée en 5 étapes (issues de Wikipedia) : 

  1. Identifier la contrainte (le goulot d’étranglement).
  2. Exploiter la contrainte (augmenter son utilisation et son efficience).
  3. Subordonner tous les processus au processus contraint.
  4. Élever la performance de la contrainte (si nécessaire).
  5. Recommencer à l’étape 1 si la contrainte a changé. NE PAS LAISSER L'INERTIE DEVENIR LA CONTRAINTE ! (sur le sujet de l'inertie voir mon article Ne croyez pas en l'inertie !)
Les prochains articles traiteront de chacun de ces outils puis de leurs relations. En attendant, vraiment, je vous recommande d'acheter "Le But" : il n'y aura jamais meilleure introduction à la Théorie des Contraintes. De plus, je souhaite que vous participiez à cette découverte : posez moi des questions, demandez des éclaircissements, apportez des précisions ! Le moins de zones d'ombres et d'incompréhension vous aurez, le mieux ce blog et cette série d'articles seront !

mercredi 9 octobre 2013

Ne croyez pas en l'inertie !

Texte tiré de The Haystack Syndrom de Eli Goldratt (1990)
[...] But in the "throughput world" there's no such thing as "product cost"or "product profit". We have to evaluate the impact, not of a product, but of a decision. This evaluation must be done through the impact on the system's constraints. If the constraint has been changed, decisions have to be re-examined. [...]GO BACK TO STEP ONE, DO NOT ALLOW INERTIA. Go back to step 1, and look on the system as if you have never seen it before. It IS a new system. Let's remind ourselves, once again, that in the "cost world" changing one or two items does not change much. In the "throughput world", changing a constraint changes everything.

Le coeur de la compréhension de la Théorie des Contraintes se trouve là, dans cette phrase en gras ci-dessus.
Lorsque vous avez un système, un flux, en appliquant les 5 étapes de de la TOC :
1. Identifier la contrainte
2. Exploiter la contrainte au maximum
3. Subordonner le reste à la contrainte
4. Elever la contrainte
5. Retourner à l'étape 1, ne pas laisser l'inertie devenir la contrainte

Vous prenez des décisions qui vont engager l'entreprise sur un chemin. Parce que tout est centré sur la contrainte et que c'est elle qui règle et rythme l'entreprise. Par exemple, vous décidez d'investir un marché parce que votre système et sa contrainte vous l'autorise. Elevez la contrainte. Si vous appliquez la règle 5 puis repartez depuis le début, vous ne changez pas un produit, vous changez la première décision d'aller sur ce marché. Peut être que le nouveau système avec une autre contrainte vous montrera de ne plus aller sur ce marché mais sur un autre. Vous ne modifiez pas un produit, mais une décision.

Élever une contrainte n'est pas systématiquement aller plus loin sur le chemin emprunté, c'est changer de chemin, quitte à ce qu'il chevauche parfois sur le chemin précédent comme être un chemin totalement nouveau.

Avez vous trouvé votre inertie ? Avez vous "pivoté" après être sorti de l'inertie ?

dimanche 6 octobre 2013

L'Aventure Entrepreneuriale - part 1

J'inaugure un énième blog.

Ce nouveau blog correspond à une nouvelle étape de ma vie : l'Entrepreneuriat ! Et tout ce que cela implique en matière de réflexion sur mon statut de chef d'entreprise, d'entrepreneur, sur mes actions en tant qu'entrepreneur et mes activités en tant qu'entrepreneur.

Mon aventure commence avec cette question : pourquoi j'ai créé mon entreprise ? Tout simplement parce que j'ai voulu partir de Paris pour que mes enfants grandissent ailleurs qu'entre 4 murs de béton. Et partant de Paris, allant dans une petite ville (Agen), j'ai préféré me créer mon boulot. Une opportunité m'était proposé (créer un cybercafé), un ami se proposait de m'accompagner dans l'aventure, celle qui allait devenir ma femme d'accord pour venir avec moi. Sans le savoir, je faisais déjà de l'entrepreneuriat - oui, comme M. Jourdain. Mais je n'étais pas encore entrepreneur.

En 2002, un cybercafé, dans une petite ville comme ça, c'était les derniers moments. Mais il nous a fallut du temps avec mon associé pour nous en apercevoir. Alors, comment faire pour s'en sortir ? Eh bien nous avons étalé nos compétences sur la table et vu ce que nous pouvions en faire : cela a donné Info Partner, société de services et d'ingénierie en informatique - mon premier métier - et mon associé serait commercial et gestionnaire - sa formation d'école de commerce. En Lean Start-up, ça s'appelle pivoter. Par contre, le cycle d'apprentissage, là... nous avons merdé... Mais bon... Nous avons créé Info Partner avec un troisième associé. Qui est parti moins d'un an après la création : il n'a pas rempli sa part du contrat d'associé. Bref nous vendons le cybercafé et en 2009, nous nous lançons entièrement dans Info Partner. Et le "succès" est au rendez vous. Lent - c'est la crise vous comprenez - mais présent.

Mais, ce n'est pas cela le plus important pour moi. Non, le plus important pour moi, c'est d'avoir découvert mon Entrepreneurship. Car je l'ai découvert. D'aucun diront qu'il était latent en moi, d'autres que je l'ai construit. Peu importe, ça m'est tombé dessus et maintenant, j'analyse ce "truc". Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous avez dû voir que l'entrepreneuriat fait partie de mon coeur de lecture. L'analyse de la démarche entrepreneuriale est au coeur de ma réflexion actuelle. (Oui, j'ai plusieurs coeurs :) et plusieurs réflexions parallèles).

La chose la plus importante que je retiens est donc que l'entrepreneuriat est quelque chose qui se trouve, qui se construit, qui se révèle. A priori, pour moi, je ne suis pas né comme ça mais le suis devenu.

Et vous, comment vous êtes vous retrouvé entrepreneur ? Est-ce que ça se perd ?