jeudi 21 août 2014

Plaidoyer pour un nouveau contrat social et politique

Dans cet article : Le décrochage français, ...à l'œuvre depuis 25 ans, vous lirez une analyse sans concession, ni alarmiste, ni partisane (quoiqu'un tout petit peu quand même mais à juste titre) de l'état de notre pays.

Ce qui en ressort, tout de même, c'est la validation de ce que j'ai constaté : nous nous retrouvons aujourd'hui avec une classe politique qui a été formée sur des concepts et des outils aujourd'hui inadaptés (ils ont pu l'être au moment de la conception de ces formations). Le seul problème de l'éducation de nos hommes politiques actuels, c'est qu'on a oublié de les former à l'imagination et à pouvoir remettre en cause ce qu'ils ont appris. La réalité des 30 dernières années s'est toujours rappelée à eux. Mais leur incapacité à remettre en cause soit les fondements de leur formation, soit les dogmes présidant à leurs actions et leurs réflexion, les a poussé à toujours continuer de faire ce pour quoi ils ont été formés, car ils ne savent pas faire autre chose ni autrement.

Je ne les blâmerai pas de ne pas savoir. L'ignorance ne peut être blâmée. Ni même de faire des erreurs dues à cette ignorance. Errare humanum est. Ce pour quoi je les blâme, c'est cette absolue certitude en eux-mêmes et le fait ni d'écouter ce que d'autres ont à dire, sur des sujets dont ils peuvent être experts, ni d'avoir cette part d'humanité de dire, je me suis trompé ou je ne sais pas. Et, malgré des signes tangibles que "ça ne marche pas" et surtout qu'ils en ont conscience, ils persévèrent s'obstinent avec les mêmes outils, dogmes et méthodes. Perseverare diabolicum.

Bien sûr que ce serait plutôt angoissant d'avoir un homme politique au pouvoir qui dise : "ben là, j'sais pas. Je sèche !". Mais certainement beaucoup moins s'ils se tournait alors vers des personnes pour l'aider ou bien s'il avait l'honnêteté de dire également : "Je ne sais pas et je ne peux pas, donc je ne peux pas rester à cette place". Mais ça ...

Alors quoi ? Quelle solution ? QuelleS solutionS ?

Pour ma part, je leur dirais la chose suivante :
Puisque vous ne savez plus quoi faire, maintenant, revoyons ce que vous savez faire. Et restez dans ce que vous savez faire : vous êtes parfaitement capable de gérer notre pays. Mais visiblement pas de mener ni diriger ce pays, dans le contexte d'aujourd'hui. Alors laissez à d'autres le soin de diriger - dans le sens de donner une direction, une finalité - et vous, assurez vous simplement que la machine avance. Quels autres ? Je prêcherai là, par manque très certainement de vision plus globale, pour une de mes paroisses : les entrepreneurs. Pas les chefs d'entreprise - pas uniquement. Non, toutes celles et tous ceux qui ont envie de créer, de développer des projets, à but lucratif, à but non-lucratif, ou que sais-je encore. Dans un groupe, 9% sont des leaders, de ceux qui veulent aller toujours plus loin, découvrir de nouvelles choses ; 65% sont des suiveurs (des plus enthousiastes aux moins enthousiastes) ; et 26% freinent des 4 fers. Mais ces 9% ont la possibilité de déplacer des montagnes pour aller voir derrière.Et faites leur confiance, ils n'ont pas envie d'aller dans le mur ni ne sont mégalomanes, même si certain(e)s ont de grandes ambitions. Et c'est alors ensemble, vous et eux, entrepreneurs, qui avancerez pour redonner de l'optimisme, de l'enthousiasme et de l'envie. Mais n'opposez pas de murs d'arrogance ou de condescendance, ni ne faites miroiter de récompenses ou de promesses de pouvoirs. Leur légitimité, ils ne l'ont pas dans leurs diplômes ou leur origine, ni dans leur expérience. Leur légitimité, ces entrepreneur(e)s l'ont dans le futur, dans leur volonté de créer et de faire.
Voilà ce que je leur dirais et leur proposerais alors d'écrire un nouveau contrat social et politique.