jeudi 29 mai 2014

Entrepreneur, c'est apprendre et piloter

Dans ce post : [CONFESSIONS INTIMES] Mes 5 plus grosses erreurs de financier débutant | Sylvain Tillon, Entrepreneur, Sylvain nous montre quelques belles erreurs liées à la finance dans une entreprise.

Toutes sont issues de son expérience et très contextuelles de celle-ci. La relation au banquier sera donc différente, même en cas de mutation, ...

Toutefois, il y en a deux sur lesquelles je vais insister avec lui :

  • Oublier de mettre de côté les charges TNS : C'est l'élément le plus important qui soit lorsque vous démarrez une entreprise ! Il faut savoir que les cotisations pour les TNS (Travailleurs Non Salariés) sont calculées avec 2 ans de retard : Mes cotisations pour l'année 2014 sont basées sur mes revenus de 2012 et ma régularisation fin 2014 portera sur mes revenus 2013. La manière la plus simple de calculer (pas la plus exacte mais qui vous donnera un ordre de grandeur) pour éviter ce coup de massue est la suivante : votre traitement de gérance est un traitement brut (un brut de chez brut) ; ce qui veut dire qu'une partie ne vous appartient pas mais sert à payer vos cotisations sociales (au nombre de 3 : retraite, allocations sociales et la Sécu). Le montant global de ces cotisations correspond environ à 50% de votre traitement de gérance. C'est environ. En fait, un peu moins (entre 47 à 49%). Bref, comptez 50% et laissez les années passer, vous aurez un surplus au bout d'un certain temps. Ensuite, elles sont calculées en fonction de ratio sur votre rémunération sauf qu'elles ont des seuils minimum qui vous seront demandés même si votre rémunération donnerait des montants inférieurs.
  • Imaginer que je pouvais facilement me rembourser mon compte courant : C'est aussi un piège dans lequel on peut tomber : vous décidez d'une rémunération, que votre société ne peut vous payer, vous la mettez donc dans les comptes courants, ... cf. tous les exemples de Sylvain. Mais faites attention à deux éléments : gonfler les comptes-courants peut dégrader votre bilan annuel. Et beaucoup d'entreprises se renseignent sur des fournisseurs, concurrents, clients, etc. en lisant notamment leurs bilans. Un mauvais bilan peut nuire. Ensuite, mettre des choses en compte-courant n'est absolument pas une garantie de récupérer cet argent. Notamment pour une simple et bonne raison : la trésorerie de votre entreprise ne le permettra peut être pas (cf. les raisons de Sylvain dans sa première erreur de finances).
J'ajouterai également une erreur tenant moins à la finance en tant que telle mais en relation avec les cotisations TNS : voyez avec votre expert-comptable le montant minimum de rémunération qui vous permet de cotiser vos 4 trimestres annuels pour la retraite. En ce qui me concerne, en démarrant mes activités, je me suis versé des rémunérations trop faibles pour cotiser régulièrement ces 4 trimestres. Résultat : 8 trimestres non cotisés soit deux ans de plus à travailler pour cotiser les trimestres nécessaires pour la retraite. Oh bien sûr, vous pouvez vous dire qu'étant entrepreneur, je ne compte pas sur la retraite pour mes vieux jours... Eh bien, non, pas vraiment, mais ne sachant de quoi le futur est fait, je préfère assurer le minimum de ce côté là.

Avez vous examiné l'ensemble de ces éléments de votre côté ?

vendredi 23 mai 2014

Pourquoi s'inscrire au MOOC I.D.E.A.

Pour s'inscrire, ici : S’inscrire à MOOC I.D.E.A.

Pourquoi je me suis inscrit à ce nouveau MOOC ?

Après avoir suivi les MOOC Effectuation, une première fois en tant que participant, une deuxième fois en tant que membre de l'équipe encadrante et tuteur pour la certification finale, j'étais en mesure de définir le pourquoi de mes actions, de définir ET appliquer ma culture entrepreneuriale.

Toutefois, l'Effectuation n'est pas, selon moi, un outil entrepreneurial, dans la mesure où il ne s'agit pas d'une méthode. C'est une vraie philosophie entrepreneuriale, un état d'esprit. Mais pas un outil, donc.

Or, cc'est important pour moi malgré tout d'en disposer, d'avoir quelques méthodes pour pouvoir appliquer l'Effectuation. L'empirique c'est bien mais cela a ses limites. Savoir qu'il est possible de peindre des tableaux ne vous apprend pas à manipuler un pinceau et des couleurs. Si on regarde bien également, l'ensemble des outils jusqu'à présent pour innover, pour gérer, pour trouver ou conserver des clients deviennent aujourd’hui de plus en plus inadaptés aux situations économiques, politiques et sociales incertaines. Ils restent pertinents dans des situations stables, connues, prédictibles et prévisibles. Mais pas en situation incertaine. Je constate régulièrement tant pour moi que pour mes clients un manque de visibilité économique au délà des 3 mois. Or 3 mois, à l'échelle d'une entreprise, c'est demain, c'est tout de suite. Nous naviguons à vue pour tout ce qui concerne le futur, avec un peu plus de sérénité concernant le marché, ce qui est derrière nous en fait.

Alors pourquoi ce MOOC IDEA ?

Tout simplement parce que j'ai lu le livre de Tim Brown L'Esprit Design. Et j'ai enfin trouvé là un possible outil qui me permette de réaliser simultanément la réflexion et l'action, dans l'esprit Effectual. Ce MOOC IDEA, c'est cela même. C'est la mise en application de l'innovation par le Design Thinking dans l'esprit entrepreneurial. Et, peut être - je vous le dirai à l'issue du MOOC, la cerise sur le gâteau, c'est cette âme supplémentaire qui passe par l'intégration de l'Art dans ce MOOC.

Pourquoi est-ce si important cet Art ? Parce que l'Art ne demande pas de raison, ne demande pas de cause, n'a pas de signification mais vous en donne. L'Art, c'est ce qui vous porte sans raison, vous fait avancer sans cause. L'Entreprise a réussi à optimiser l'ensemble de ses processus et méthodes, dans tous ses métiers. Mais à quel prix... Selon moi, au prix du sens et de la signification : on ne sait plus réellement pour quoi on le fait, on ne sait plus réellement la signification de ce que l'on fait.

Pour moi, le Design Thinking et l'Effectuation, avec quelques autres outils (Lean Startup, Business Model Canvas, ...) constitue le nouveau paradigme Entrepreneurial.


mardi 20 mai 2014

Des erreurs à connaître et éviter en entrepreneuriat

Dans cet article au titre accrocheur, Les 5 erreurs pour couler votre boîte, vous retrouverez des éléments assez pertinents sur le minimum que vous devez savoir pour assurer et contrôler un projet rentable.

J'ajouterais toutefois une nuance au premier point, concernant le Business Plan. Ce dernier, nous le savons tous, ne résiste pas bien longtemps aux premiers assauts de la réalité. Mais, comme indiqué dans l'article, c'est, malgré tout, un outil très pertinent lorsque vous l'appliquez sur votre marché existant en disposant de suffisamment d'informations pour pouvoir calculer soit des prédictions soit des risques.

Mais si vous démarrez votre activité, qu'en est-il ? Comment calculer ces prédictions et ces risques ? Comment établir quelques chiffres que ce soit lorsque c'est l'incertitude qui prédomine ?

A ce moment là, préférez lui le Business Model Canvas.

Cet outil vous donnera tout autant la direction, la stratégie que vous devez prendre pour votre projet. Mais il est plus pertinent sur deux points :

  • Au début de votre activité, votre idée va fortement évoluer. En modifiant votre Business Model Canvas vous pouvez rapidement réévaluer votre idée, avoir une photo de la stratégie de votre entreprise à chaque moment. C'est lui qui vous fournira le cadre solide sur lequel vous appuyer pour définir votre projet le plus en phase avec la réalité et vos expériences.
  • Inutile de passer du temps à déterminer l'indéterminable, à imaginer des chiffres inconnus, à "vous mettre la pression". Vous utilisez là un outil pour construire les fondations de votre projet. Vous utilisez le Business Model Canvas pour définir ce que vous voulez faire et offrir mais aussi ce que vous ne voulez pas faire.
C'est un des meilleurs outils pour vous éviter de vous disperser dans des activités sans relations avec votre projet.

Ensuite, lorsque votre projet a un peu plus d'ancienneté, que vos marchés se créent et que vous les entretenez, le Business Plan peut reprendre tout son sens, si vous pouvez à ses côté fournir un Business Model Canvas. 

N'oubliez jamais le pourquoi de votre projet ni ce qu'il est.

dimanche 11 mai 2014

Les ingrédients pour que la France devienne une "Start up République"

Dans cet article, Fleur Pellerin veut faire de la France une "start up" : 5 ingrédients pour que ça marche - le Plus, Patrick Robin et Jean-David Chamboredon développent sous plusieurs formes l'idée récurrente de transformer les français épargnants en investisseurs, avec toutefois le souhait que ces investissements ne se retrouvent pas en Bourse mais bien dans l'économie des TPE/PME de France, celle non côtée en bourse, celle que nous cotoyons tous les jours.

Ils témoignent là d'un besoin des entrepreneurs, des chefs d'entreprise qui ont besoin d'investir en permanence pour que leur entreprise fonctionne, pour pouvoir continuer et ne pas stagner. Ils ont raison ! Ils ont plus que raison ! L'argent épargné par les Français (3 090 Milliards d'€ uniquement en épargne financière - càd en retirant l'épargne "immobilière") pourrait couvrir la dette française. Alors, n'en solliciter qu'un bout, (5% comme suggéré dans l'article de Robin et Chamboredon, soit 154.5 milliars d'€) mettrait un grand coup d'air frais dans toutes nos entreprises. Pour mémoire, le "grand emprunt de Sarkozy" était de 35 milliards d'€. Donc oui, ils ont raison.

Mais, ils ne présentent qu'un aspect de la chose. Le strict besoin des entrepreneurs. Il manque, selon moi, deux aspects tout aussi important : comment entreprendre avec de l'argent qui n'est pas le sien et pourquoi les particuliers investiraient ainsi là où l'épargne est plus "sûre".

Ces deux derniers aspects relèvent plus du changement de comportement, d'usage et de culture. Ils doivent être les déclencheurs d'une prise de conscience des entrepreneurs et des particuliers de leurs liens indéfectibles entre eux, qu'ils le veuillent ou non, de manière directe ou indirecte. Que les uns n'existent qu'avec les autres et que leur évolution et leur chemin sont parallèles et de même niveau.

Tout d'abord, les entrepreneurs doivent apprendre aujourd'hui que l'entreprise "seule" en croissance  n'existe plus. Le contexte économique actuel implique de toujours pouvoir agir rapidement, ré-agir rapidement également. Or dans les TPE/PME, les entrepreneurs font souvent partie de la force de production ou en sont issus. Ils (elles) ont monté leur entreprise il y a quelques années, avant ou après la crise, mais avec un schéma entrepreneurial maintenant obsolète (mais le seul qui existe à grande échelle). Ils n'ont donc pas toujours la notion d'ouvrir leur capital à des investisseurs. La plupart ont peur, d'ailleurs, de perdre la propriété et donc le contrôle de leur entreprise. Or un investisseur, aujourd'hui, dans des TPE/PME, ce n'est pas un gros requin qui fait l'acquisition d'une entreprise dans le but de spéculer ou de "rhabiller la mariée" pour faire un gros bénéfice à court terme. Non, un investisseur, cela peut être également quelqu'un qui croit en l'entreprise et qui va apporter argent, connaissances, savoir-faire et réseau pour aider au développement d'une entreprise, avec en toile de fond de faire, oui, des bénéfices, mais certainement pas à très court terme. En france, mais pas seulement, on a coutume de croire qu'être gentil et aider sont des actions "bénévoles" et désintéressées. Et tout ce qui sera intéressé et recherchant du profit est méchant et a pour but de vous nuire. Eh bien non. Il existe des personnes, de plus en plus d'ailleurs, qui ont pour finalité d'aider, de participer au développement mais de manière intéressée. D'ailleurs, souvent, ceux-là même ont monté des entreprises beaucoup plus tôt et savent également ce que c'est. Ce ne sont donc pas de purs spéculateurs ou traders détachés des réalités économiques et du travail. Ce sont même bien souvent des chefs d'entreprises "locaux", qui comprennent la nécessité d'avoir un tissu économique local dynamique, riche, vivant car beaucoup plus solide et résistant aux aléas extérieurs. Bien sûr, toute aide de ce type a une contrepartie, puisque l'intéressement de la partie prenante existe. Il convient donc de trouver l'accord qui va bien entre l'entrepreneur et l'investisseur.

Ensuite, au niveau des particuliers, il est nécessaire d'un changement de mentalité. Oui, les gens ont un intérêt très fort à invesitr dans les TPE/PME, notamment celles qui se trouvent sur leurs territoires. Ce sont des TPE/PME qui aujourd'hui les emploient, emploient des conjoints, des membres de leur famille, des amis, des épouses d'amis, des amis d'amis, etc. Tout ce tissu économique est important pour la qualité de vie d'un territoire. C'est démontré à longueur d'études et d'années : si vous retirez les entreprises d'un territoire, ce territoire se meurt petit à petit : les gens vont chercher ailleurs l'emploi qui fait défaut. Oui, ces TPE/PME sont parmi les piliers qui rendent un territoire vivant et attractif. Il y a donc un lien très fort entre les habitants d'un lieu et son tissu économique. Il faut apprendre à ces personnes qu'investir dans une entreprise, bien sûr, c'est risqué, que ce n'est pas toujours gagné, mais d'un autre côté, pouvoir aider un entrepreneur soit avec des moyens financiers, soit, aussi, avec des compétences, c'est ce qui permet de maintenir l'activité économique. C'est aussi ouvrir la porte à l'innovation, à la créativité, à une richesse supplémentaire, non financière.

C'est un apprentissage simultané des entrepreneurs et des particuliers à mettre en place pour que conjointement, ils rendent plus solide et plus dynamique l'économie de leurs territoires, quelle que soit l'échelle de leur territoire.

lundi 5 mai 2014

Comparatif de canevas de construction de modèles d’affaires


Document : Comparatif de canevas de construction de modèles d'affaire

Même si l'Effectuation porte en elle-même le principe de l'évolution de l'idée initiale du projet, disposer d'outils définissant un cadre de travail est important. Ce cadre doit intégrer de fait une dimension temporelle pour accompagner le principe de l'évolution du projet. 


Toutefois, tous les outils ne sont pas tous adaptés à tous les projets ni à chaque entrepreneur.


Les Business Model Canvas (et leurs variantes) font partie de ces outils qui vous permettent de définir un cadre à votre projet. Ce sont les vues sur votre projet à un instant t. En effet, de par le principe même d'évolution du projet, ces canvas évoluent également. 


Il est important de conserver chacun des canvas, car ils vont vous permettre d'étudier l'évolution mais surtout de conserver une trace des chemins parcourus. A tout moment, vous pourrez également avoir à nouveau besoin de parcourir ces chemins.


Il est important ensuite de considérer l'outil dont vous avez besoin. N'oubliez pas que vous êtes "le pilote dans l'avion", que vous dirigez mais que vous transformez également votre environnement en vous appropriant l'outil et en l'adaptant à qui vous êtes ou à votre projet.