mercredi 31 décembre 2014

L'économie du partage, l'innovation dévastatrice qui s'annonce

Dans cet article - traduit - du Financial Times, L'économie du partage doit apprendre à sécuriser ses travailleurs indépendants, le journaliste nous présente les nouvelles règles qui se mettent en place pour définir et régir le travail.

Le paradigme du travail change. Les souhaits de vie des gens changent. Si l'économie du partage change la donne du travail, elle est bien synonyme de cette nouvelle directiondonnée au travail, s'inspirant du libéralisme classique, qui se veut tout à la fois individualiste (la reconnaissance de l'unicité de l'individu sans que cela soit fait au détriment d'un idéal commun et transcendant - cf. Les Français deviennent de plus en plus libéraux) mais aussi social (le fait que l'épanouissement individuel passe par un lien social fort, puissant, dense mais librement choisi ET évolutif). 


L'économie du partage est une économie naissante, la nouvelle définition du travail qui l'accompagne est à inventer, sans être enfermé dans les carcans des anciennes règles, qui ne peuvent plus s'appliquer. Les entrepreneurs sont, selon moi, celles et ceux qui sont aujourd'hui le plus à même de découvrir et définir ces nouvelles règles. 

Un entrepreneuriat envisagé par le prisme de l'Effectuation est le plus à même de répondre à cette évolution du travail car elle intègre dans sa définition deux principes (indissociables) qui rejoigne ce nouveau paradigme du travail :
  • Le patchwork fou : qui défini le progrès d'un projet entrepreneurial par le nombre croissant de parties prenantes qui s'engagent dans le projet
  • Le pilote dans l'avion : qui précise que le porteur de projet reste celui qui détermine et choisit la direction de son projet.
Ces nouvelles règles du travail, cette économie du partage, sont en passe de devenir une innovation dévastatrice car les règles sont radicales par rapport à ce que le XXe siècle a ancré dans notre culture sociale et sociétale et leur impact sera d'autant plus fort qu'elles seront très rapidement mises en place et que peu de gens auront été préparés au changement.

Voici un des plus beaux exemples de cette économie du partage (mesh network) et dont l'innovation (type de transport et nouvelles manières de travailler) sera dévastatrice à bien des égards : Elon Musk’s Hyperloop Will Revolutionize Transportation, But That’s Only The Beginning Of The Change It’ll BringC'est l'économie du logiciel libre porté à des niveaux bien supérieurs.

jeudi 18 décembre 2014

L'idée au sens de l'Effectuation (et en musique)

L'Effectuation est avant toute une un état d'esprit entrepreneurial, une philosophie d'action pour développer son projet entrepreneurial. Elle repose sur un ensemble de 5 principes :
  1. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras : on démarre tout projet avec ce que l'on est, ce que l'on sait et sait faire et qui nous connaissons. Ce sont ces moyens, dont nous disposons tous, qui détermineront nos objectifs
  2. La perte acceptable : On détermine a priori un niveau de risque défini - en engageant des ressources dont on dispose - en vue de gains indéfinis
  3. Le patchwork fou : le développement d'un projet se définit par un nombre croissant de parties prenantes qui s'engagent dans ce projet
  4. La limonade : "Si la vie t'envoie des citrons, transforme les en limonade". Plutôt que d'anticiper les surprises, comment en tirer parti.
  5. Le pilote dans l'avion : c'est l'entrepreneur qui agit et transforme l'environnement pour développer son projet
Tout projet entrepreneurial est donc basé essentiellement sur l'individu, ses actions et son engagement social. L'idée en elle même n'est pas le coeur du projet entrepreneurial. Car l'idée évolue, change au fur et à mesure des rencontres, des surprises, des contraintes, des choix personnels, de sa propre évolution. Comment alors correctement saisir cet aspect de la "non-essentialité" d'une idée ?

Voici un TEDx qui vous permettra de correctement saisir le principe d'un projet entrepreneurial et de la posture effectuale à adopter face à une idée. Il s'agit de Yaron Herman, compositeur, lors du TEDx Paris du 5 Octobre 2014 :




Si vous prenez son idée de départ et regardez le résultat, vous voyez bien que l'idée de départ, un rythme donné par une clim' (le citron) qui donne une petite base musicale (la limonade), se transforme en morceaux complet par "l'engagement" de Bach (patchwork fou) sur les ressources (style de musique aimé, compétences en piano & solfège) de Yaron et par son travail (le pilote dans l'avion qui agit). Vous avez un projet entrepreneurial.

Multipliez cette vidéo en changeant à chaque fois le citron, les parties prenantes, la limonade, etc... et vous avez le projet entrepreneurial de Yaron, composé d'une multitude de compositions et d'idées - ou l'inverse. Mais tous ces projets (compositions) restent bien dans l'univers de la musique et du piano (Un tien vaut mieux... et Pilote dans l'avion)

mardi 16 décembre 2014

William Gibbson avait - presque - raison

Dans cet article 2030, l’Horizon H+ | Contrepoints, Thierry Berthier met en lumière le rapport entre le progrès technologique et son rôle social et sociétal.

Il met en lumière les enjeux sociétaux de demain où, effectivement, la convergence observée entre le technologique et le biologique sera avérée, sans réelle possibilité de retour. Comment expliquer à des aveugles que, pour des questions éthiques ou des raisons politiques liées à une analyse obsolètes de la société, ils devront renoncer à des implants leur permettant de recouvrer la vue, des sourds à l'audition, des handicapés à des exosquelettes ?

La révolution est aujourd'hui en marche, les objets connectés s'introduisent de plus en plus dans nos vies, de manière de plus en plus proche de notre être biologique (montres connectées, les lits et fauteuils connectés, les voitures connectées, les lunettes connectées, ...). Le fossé diminue et l'avenir n'est plus très loin où l'objet connecté comme la technologie active aura fusionné dans nos corps. Les questions éthiques se posent. Peut-on pour autant les envisager dès maintenant ? A l'époque de Ford, quand celui-ci créait sa voiture et où tout le monde "aurait demandé simplement des chevaux qui iraient plus vite", aurait-on pensé à se poser des questions éthiques sur la vitesse, l'état des voitures, etc. ? Idem à l'époque de Pierre et Marie Curie où le nucléaire et la radioactivité étaient envisagés comme des solutions thérapeutiques.

Présupposer ce que seront les usages aujourd'hui de technologies qui vont aussi vite, notamment en agitant le chiffon rouge, c'est s'enfermer dans des clichés, dans des fantasmes et y placer tout ce que nous comptons de peurs et de névroses. Imaginer dès aujourd'hui un monde terrifiant, c'est la certitude d'y aller pour justement tout éviter. Penser le pire, c'est oublier de penser le meilleur. Et s'enfermer ainsi plutôt que de rester ouvert aux possibles, c'est priver ceux qui le souhaitent. Tout le monde n'aura pas le souhait d'accompagner ces évolutions, ce progrès. D'autres oui.

Alors, ne blâmons pas a priori les outils de demain, mais accompagnons les usages qui en sont faits.

William Gibbson a parfaitement illustré dans ses livres ces futurs technologiques possibles. Il a pensé des futurs qui aujourd'hui commencent à se conjuguer au présent. Le chemin que nous prendrons, la société que nous aurons seront ceux que nous construisons. Accompagnons donc dès aujourd'hui ce futur, les early adopters comme les sceptiques. Nous aurons besoin de ceux qui auront la prudence de la témérité de certains. L'intelligence collective sera bien supérieure à l'intelligence - ou la bêtise - de peu.

jeudi 4 décembre 2014

10 conseils pour réussir de Richard Branson analysés par le prisme de l'Effectuation

Dans cet article http://www.entrepreneur.com/article/239244, Richard Branson donne ses 10 conseils pour réussir en affaire. 

Je vous propose ici une analyse rapide de ces conseils par le prisme de l’Effectuation (voir mon article de présentation de l'Effectuation), philosophie entrepreneuriale de l’action. En regardant bien l’ensemble de ces conseils, on décèle cet état d’esprit propre aux entrepreneurs qui s’adaptent et gèrent avec succès les situations d’incertitude, propres aux entrepreneurs effectuaux :

  1. Suivez vos rêves : Lorsque vous êtes en situation d’incertitude, autrement dit lorsque vous vous retrouvez avec un ensemble de possibilités sur 360°, il vous faut choisir la première direction, votre premier objectif. En cela, puisqu’avant tout, l’Effectuation place l’individu au cœur de tout projet entrepreneurial, c’est bien sur la base de l’individu, de vous, dans ce que vous êtes, ce que vous savez et qui vous connaissez que se trouvent les premiers éléments, les premiers moyens vous permettant de faire vos premiers choix. Alors pourquoi se gêner ? Suivez vos rêves, suivez ce que vous désirez faire, ce qui vous correspond. C’est ce qui vous permettra de faire le premier pas. Et probablement les suivants.
  2. Faîtes du bien : l’élément clé du développement de votre projet, c’est le réseau de parties prenantes, ce sont toutes les personnes que vous aurez impliqué, de manière directe ou indirecte, dans votre projet. Pour cela, je vous assure qu’il est préférable de donner avant de recevoir. Et donner du bien, donner du positif, c’est l’assurance de recevoir en retour la même chose, de manière naturelle ou bien lorsque vous en aurez besoin. L’engagement de partie prenante est d’autant plus fort qu’il est basé sur la confiance. Soyez la première personne à faire confiance et vous obtiendrez cette confiance en retour et votre réseau de parties prenantes sera d’autant plus solide. Ne vous limitez pas aux parties prenantes de votre entreprise ! Votre famille, vos amis, vos relations sont aussi souvent des parties prenantes de votre projet. Pensez-y !
  3. Croyez en vos idées : donnez tout ce que vous avez à votre aventure : J’ajouterai aux mots de Richard Branson « … donnez tout ce que vous acceptez de perdre … ». Fixez-vous vos limites, celles que vous acceptez de perdre et foncez ! Une fois que vous avez mis sur la table ce que vous acceptez de perdre, vous ne chercherez plus à le protéger à tout prix. Vous pourrez ainsi vous consacrer pleinement au développement de votre projet. Soyez bien conscient également que vos idées d’un jour ne seront pas vos idées de demain.
  4. Amusez-vous et soyez sûr que votre les membres de votre équipe s’amusent également : Cela rejoint le point 3 ci-dessus : les parties prenantes sont la clé de réussite de votre projet. Si vous considérez vos salariés ou vos associés dans l’entreprise, c’est grandement avec eux que se trouve la réussite de votre projet. Si l’espace défini par l’accord qui vous lie est un espace où vos interlocuteurs peuvent se développer en confiance, vous avez toutes les assurances d’avoir une organisation gagnante !
  5. N’abandonnez pas : Les chemins que vous allez rencontrer ne sont pas tous roses. A chaque instant, vous déterminez le chemin que vous prenez, vous êtes le pilote dans l’avion. Votre projet avance. Si le chemin ce jour n’est pas le bon, il vous appartient non pas d’abandonner, mais simplement de changer de chemin, car celui-ci, ce jour-là, n’était pas celui à prendre. Peut-être un autre jour il le sera.
  6. Ecoutez, prenez beaucoup de notes et fixez-vous constamment des défis : L’ensemble des parties prenantes auront une influence sur vos idées, pour les améliorer, les faire évoluer. Il est donc important d’avoir une posture d’ouverture et d’écoute. En fonction de cela, vous acquerrez des ressources et des connaissances supplémentaires qui vous amèneront à réviser vos buts et objectifs, toujours plus ambitieux.
  7. Déléguez et passez plus de temps avec votre famille : Ne pas oublier que le développement d’un projet passe par l’engagement des parties prenantes. Ces parties prenantes sont vos salariés, vos associés, vos clients, vos fournisseurs, mais ce sont aussi les membres de votre famille et vos amis qui vous soutiennent, qui vous apportent du soutien matériel parfois (hébergement, nounou, finances, voitures, etc…) Ne négligez aucune partie prenante !
  8. Communiquez, collaborez et communiquez encore plus : Tourné vers les autres, donner aux autres et recevoir des autres fait partie du processus de développement de votre projet. Plus vous donnerez et plus vous recevrez en retour. Restez maître des personnes avec qui vous communiquez et collaborez, mais donnez, partagez et vous en bénéficierez encore plus. C’est en procédant de la sorte que vous définirez les accords avec vos parties prenantes, trouverez les clauses de ces accords. Si vous ne communiquez pas ou ne collaborez pas, vous ne valorisez pas votre projet.
  9. Eteignez votre portable et votre iPhone et sortez : N’importe quelle réflexion ne survivra pas à l’épreuve de la réalité, aussi approfondie soit cette réflexion. Si vous avez une idée, sortez et expérimentez votre idée. Parlez-en regardez le monde pour voir si votre idée ne peut pas évoluer vers quelque chose de mieux, de plus adapté au besoin. Seule cette confrontation avec le réel, avec les gens vous donnera cette adaptation nécessaire à votre projet pour pouvoir se développer sur des bases réelles, sur des besoins réels.
  10. Faites ce que vous aimez et gardez un canapé dans la cuisine : En tant que pilote dans l’avion, c’est vous qui déterminez ce que vous voulez faire. Pour être en accord avec vous-même, orientez donc les choix que vous faites vers ce que vous aimez, gardez cet « axe de développement » général en tête pour développer votre projet tout en restant sur vos valeurs. Ce sera un socle solide lorsque vous ferez face à des situations difficiles ou incertaines.



mardi 25 novembre 2014

Sortir la france de sa glace qui la ronge petit à petit

Dans cet article, La frilosité, ce poison français qui dévore le goût du risque, Olivier Mathiot explique le problème actuel rencontré par nos hommes politiques et par la société.



Il est un fait indéniable que je répète à l'envie dans mes partages et dans mon blog : aujourd'hui, nos gouvernants politiques sont dépassés par la manière avec laquelle va le monde et, tels des canards ayant trouvé une clé à molette, sont incapables de trouver des alternatives aux solutions qu'ils appliquent, apprises en fin des années 1970 et conçues à l'époque des 30 glorieuses. Aujourd'hui, le monde va plus vite, il interagit différemment, qu'on le veuille ou non. Et bien que l'on soit d'accord ou non, il est impératif de s'adapter, en tant qu'individus, en tant qu'organisations comme en tant que peuple et que nation.


Nos hommes politiques, donc, sont aveugles d'une réalité qui menace. Leurs outils ne sont non seulement plus adaptés aux réalités sociales, sociétales et économiques actuelles, mais leur entourage, leur "cour" devrait-on dire, les coupe de cette réalité, sous couvert de conseil, d'expertise, de rapports, de synthèse, de notes, de...


La différence la plus grande se voit dans l'individualisation grandissante de la population. Non pas dans l'égoïsme, loin s'en faut, mais dans la liberté de ses choix personnels. Oui, la France devient plus libérale, les français deviennent plus libéraux. Mais dans le libéralisme classique qui postule un Droit Naturel (Liberté, Propriété et Sécurité) et un état, non plus paternaliste et providence, mais qui arrête de lui dire comment il doit se comporter.


Les entrepreneurs sont aujourd'hui celles et ceux qui sont les plus à même d'évoluer dans ce monde variable, incertain, volatile, protéiforme. Par entrepreneur j'entends, non pas les chefs d'entreprise, les grands patrons du CAC40, mais bien ceux qui font émerger des activités, des projets entrepreneuriaux (entreprises, associations, intrapreneurs) pour inventer et continuer de faire tourner la roue du progrès et de l'activité. Ils ont cet avantage d'explorer des voies nouvelles, de construire ces futurs qui, un jour, deviennent les présents, qu'alors les chefs d'entreprise exploitent et optimisent.


Les entrepreneurs, ce sont des "conspirateurs positifs" :


C'est à eux qu'il faut faire confiance pour aborder le futur, pour trouver des voies, pour s'orienter. Et c'est aux autres de faire en sorte que ces voies deviennent praticables pour toutes et tous, et surtout nos enfants. Ce sont eux qui ont cette flamme pour réchauffer les frileux !

mardi 18 novembre 2014

Le cauchemar de l’innovation dévastatrice


Dans cet article, Big Bang Disruption ou le cauchemar de l’innovation dévastatrice | Contrepointsl'auteur nous explique le concept de "Big Bang Disruption" ou de l'innovation dévastatrice. 


C'est la combinaison de l'innovation de rupture par le Business model, développée par Clayton Christensen et dont vous trouverez moults explications et exemples sur le blog de Philippe Silberzahn et de la théorie du cygne noir de Nicholas Taieb. 


L'innovation de rupture, par le Business Model, permet à un nouvel acteur de présenter, souvent sur une base technologique émergente, une nouvelle offre, différente, s'adressant à de nouveaux besoins et/ou consommateurs. Si cette offre ne rentre pas dans le business model d'une entreprise établie (Kodak et l'appareil photo numérique, par exemple), alors cette dernière sera vouée à voir son activité décliner

La Théorie du Cygne Noir, quant à elle, modélise un événement dont la probabilité est faible à très faible, mais dont l'impact est majeur et exceptionnel.


On le voit, cette combinaison est hautement "explosive" sur un marché économique. Or le numérique et son vecteur digital (internet) permettent de plus en plus ce genre d'événements. L'exemple donné des GPS et de Google Maps en est une illustration flagrante. La réalité augmentée, l'impression 3D, le Big Data, les voitures qui se conduisent toutes seules, sont autant de signaux d'amorçage de business models différents, nouveaux et parfois dévastateurs pour les acteurs en place (AirBNB, Uber, ...)


L'incertitude devient une monnaie de plus en plus courante. Et comme l'a dit Frank Knight - prix nobel d'économie - : "le profit est la récompense de la gestion de l'incertitude". Entreprendre et développer son projet doivent donc s'appréhender maintenant et dans les temps à venir sous un autre angle, avec une nouvelle philosophie, une nouvelle posture entrepreneuriale. L'Effectuation est cette nouvelle philosophie, ce nouvel état d'esprit entrepreneurial qui permet d'aborder l'incertitude avec méthode, avec ouverture et avec un contrôle sur son futur. Adopter une démarche effectuale, c'est se mettre en ordre de marche mentalement pour développer avec de grandes chances de succès un projet entrepreneurial et soit d'être un de ces innovateurs dévastateurs ou bien de savoir identifier ces innovations dévastatrices et soit de vous en protéger soit de prendre le train.

vendredi 31 octobre 2014

Les voitures se conduisant elles mêmes : une innovation de rupture de société

Dans cet article Self-driving cars will be safer than us. How long until human drivers are banned? | VentureBeat | Business | by Vivek Wadhwa, l'auteur nous vante les mérites de voitures qui se conduisent elles mêmes et nous trace certains changements de paradigme concernant les habitudes sur les voitures.


Mais par delà cette ode à Tesla ou aux Google Cars, il est important de voir que ce changement n'est pas qu'une avancée technologique, une nouvelle technologie qui en augmentera une (celle de la voiture). Il le mentionne très bien dans son article : quid des assurances et des choix entre deux "accidents" ? le rapport du conducteur à sa voiture aujourd'hui se retrouve (encore) dans l'affichage de sa position sociale, dans l'expression de son vrai caractère. Demain, quel rapport aura ce conducteur avec sa voiture ? Puisqu'elles seront toutes sans chauffeurs, communicantes - entre elles notamment - comment situer le conducteur, comment se situera-t-il dans sa conduite, dans son transport ? 


Aujourd'hui, je suis plutôt consommateur de route. C'est un temps qui m'oblige à ne pas travailler, à ne pas être productif. Parfois un mal, parfois un bien. J'aime également parfois conduire de manière un peu - un peu - rapide et dynamique. Parfois un mal, parfois un bien. Mais demain, mon rapport à la conduite risque de changer - pour ne pas dire disparaître. Mon temps de conduite pourra devenir un autre temps, de travail probablement. Une voiture pourra peut être devenir réellement un bureau de travail pour nombre de personnes (je vous rappelle qu'elle sera communicante et que vous n'aurez plu besoin de la conduire). Les voyages vers les vacances, ces temps où les enfants sont derrière, s'impatientant de plus en plus au fur et à mesure des heures qui passent et de la chaleur pour les vacances. Ces voyages pourront être l'occasion d'autres rapports, d'autres moments. 


Et ces avancées permettront peut être également de repenser complètement les voitures, moins lourdes - si moins d'accidents alors plus besoin de tous ces châssis et autres protections qui pèsent lourd - ce qui induira de nouveaux designs (le vrai design, pas juste la forme de la voiture), de nouvelles manières de transporter, de nouvelles manières d'aborder la propriété pour la voiture (même si c'est déjà un peu le cas avec autolib' par exemple).


Ces voitures qui se conduisent elles mêmes vont bien au delà de la prouesse technologique et auront un impact en profondeur dans nos sociétés. Il s'agit bien d'une rupture d'usage (et pas seulement technologique), d'une rupture de société, si l'on considère le rapport des sociétés aux voitures sur le XXe siècle.

dimanche 5 octobre 2014

Amazon ou l'exemple parfait du moteur du darwinisme

Dans cet article Amazon, danger pour la diversité culturelle ? Plutôt une aubaine pour les petits éditeurs - le Plus, on apprend qu'Amazon permet l'émergence de nouveaux auteurs et de nouveaux éditeurs que les librairies ou grandes maisons d'éditions empêchent de réaliser et de grandir. Les raisons en sont bonnes, d'un point de vue économique. Mais, si on lit entre les lignes, il ne s'agit que de conservatisme, de corporatisme et un autre point de vue de l'immobilisme et de la non-évolution de l'idée.

Dit autrement, des professions (le monde du livre et de l'édition ne sont pas les seules) essaient aujourd'hui de préserver un pré-carré, de transformer des limites construites au fur et à mesure des années (et des lois destinées à des corporations) en murs et forteresses imprenables. Ces démarches de figer un présent pour le conserver ont démontré, à toutes les époques et dans tous les contextes possibles, que ce conservatisme et cet immobilisme "de rente" ont toujours finis par nécroser, par étouffer et par faire mourir ce que l'on a voulu protéger.

Tout équilibre, par défaut, porte en lui les caractéristiques de son déséquilibre. Tout équilibre, par ses propres contraintes, par des contraintes extérieures, doit rencontrer un déséquilibre. Vouloir, par des lois et des protections de corporation, préserver cet équilibre est illusoire. Bien sûr la situation est confortable. Mais le profit ou le progrès ou les avancées ne se trouvent pas dans le confortable. Prenez n'importe quelle entreprise qui n'innove pas, qui ne renouvelle pas ses clients, qui à un moment ou à un autre n'apporte pas d'évolutions ou de modifications à son contexte et vous verrez qu'elle ne fera qu'une chose, à terme : mourir. Kodak - qui créa le numérique mais resta sur l'argentique - ou General Motors - qui désira tellement grimper dans le haut de gamme qu'il en oublia l'entrée de gamme -  entre autres, sont là pour le prouver.

L'innovation et le temps sont les principes du moteur darwinien. Une innovation endogène pousse à se changer et donc à rechercher un autre écosystème. Une innovation exogène vous pousse à vous adapter à ce nouvel écosystème. Pour cela, pour être capable de changer et de s'adapter, la question à se poser n'est pas Pourquoi ? mais Pourquoi pas ? On a coutume de dire qu'il faut préserver la planète, qu'il ne faut pas endommager les écosystèmes, qu'il faut maintenir telle ou telle chose. Mais c'est une illusion. Le monde n'avance pas sur la pérennité des choses mais sur leur évolution, leur changement. Le dossier de Science & Vie du moi d'Octobre 2014 est à ce titre exemplaire puisqu'il montre comment, dans des endroits que l'on qualifie par réflexe de non "naturel" (le coeur des villes), des écosystèmes sont en train de se créer, comment des équilibres se reforment suite à des déséquilibres et ainsi de suite.

Quel lien tout cela avec Amazon, me direz vous ? Eh bien c'est exactement la même chose que l'innovation ou le temps : c'est l'élément qu'il fallait pour qu'un équilibre bascule. Et maintenant, pour certains, cette innovation exogène est l'occasion de sortir de sa zone de confort et s'adapter. Car maintenant, des personnes indépendantes sont capables de publier leurs livres, de petits éditeurs sont capables de diffuser leurs auteurs, à des coûts moindres, des coûts différents, des cibles différentes ou jouxtant des acharnés de littérature. Les moins aptes à s'adapter disparaîtront. Les plus aptes resteront. Et de nouveaux feront leur apparition. Un jour, il y aura le Renaudot du Net, puis le Goncourt du Net, puis le Femina du Net et ainsi de suite. Nous sommes dans l'innovation Schumpeterienne.

Qui aujourd'hui se souvient et pleure les vitriers de Paris qui arpentaient les rues en hurlant "Viiiiitriiieeeeeeeeeer !" ? Pourtant, c'était une corporation à l'identique des libraires et maisons d'éditions. Pourant, il est prouvé que le progrès social est intimement lié à la diffusion du savoir et de la connaissance (cf. Le Capital au XXIème siècle de Th. Piketty par exemple). Les libraires et maisons d'édition devraient donc diffuser aussi librement et facilement les oeuvres littéraires. Qu'est-ce qui les en empêche ? Je pense leur situation de rente et de confort. Ceux qui restent dans cette situation disparaîtront, tôt ou tard.

Je profite, justement, de cette possibilité offerte par Amazon pour faire la pub d'une saga écrite par un ami dont je suis très fier : La saga d'Ynex, écrite par Björn Drobe. Si vous êtes comme moi un fan d'Heroïc Fantasy (comme le Seigneur des Anneaux) voire même un ancien ou encore "rôliste" de AD&D, je vous en recommande la lecture. Et je serai enchanté d'en discuter avec vous ! 

jeudi 11 septembre 2014

Mais qu'est-ce qui pourrait sauver la France ?

Dans son article "Le numérique peut-il sauver la France ?", Olivier Ezratty démontre en quoi le numérique est une des activités économiques qui pourrait sauver la france.

Le numérique en tant que produit que nous pourrions exporter, le numérique en tant que support de développement de filières "classique", le numérique en tant qu'outil de communication. Son argument principal est de dire qu'aujourd'hui, les outils financiers ne peuvent plus jouer sur le contexte économique de la france : l'inflation est au plus bas et nous ne maîtrisons plus la planche à billet ni la dévaluation. Les seules pistes sont l'amélioration de la balance commerciale et donc la compétitivité de "l'entreprise france" à l'étranger, le tout par le numérique. Et il a raison ! On ne s'améliore pas en réduisant ses coûts ou en protégeant un pré-carré, mais bien en développant ses activités, en faisant rentrer plus d'argent par une amélioration des produits, par de nouveaux produits, par de nouveaux modèles d'affaires et en cherchant à vendre au plus grand monde, celui de la planète. Aujourd'hui, on le constate, nous achetons tous les produits qui se présentent et dont nous aurions besoin. Parmi les critères de choix, le prix en est un déterminant. Et nous achetons toujours sans véritablement regarder l'origine. Le Made in China reste très présent. De cela découle deux choses :

  1. Si des entreprises d'autres pays (et non pas si d'autres pays) vendent des produits en france, c'est que la france est un de leurs marchés et pas LEUR marché. Eh bien faisons de même ! Nos marchés doivent également se situer hors de france. Et ça, c'est un état d'esprit à avoir. Etat d'esprit qu'il faut également communiquer à nos responsables politiques. Mais à dire vrai, ce n'est pas à eux non plus de dire comment ou pourquoi y aller. C'est aux entrepreneurs d'agir. Et aux politiques de mettre en place un contexte législatif propice à la dimension internationale de nos entreprises.
  2. Le principe keynesien d'augmenter le pouvoir d'achat pour relancer l'économie ne sert plus à rien. Que l'on me démontre que fournir plus de pouvoir d'achat aux citoyens favoriserait une économie ou une industrie locale ? On continuera à acheter PLUS en quantité des produits toujours LES MOINS chers. Selon moi, cela ne ferait qu'enfoncer encore plus notre balance commerciale dans le rouge.


Mais surtout, de manière implicite, Olivier Ezratty montre de manière pertinente en quoi l'innovation pourra améliorer la compétitivité mais aussi comment en france, l'innovation est mal comprise, mal assimilée et mal réalisée. L'exemple sur cette loi pour les Taxis contre les VTC est flagrant de l'état d'esprit qui préside en france sur l'entrepreneuriat et la vision économique : on cherche à préserver l'emploi, fut-ce à des prix exhorbitants, là où l'innovation venue d'en bas pourrait améliorer qualitativement les services ou les produits et en diminuer perpétuellement le prix. Lorsque l'on "sanctuarise" un secteur (par abandon à la pression, à des lobbys, à des dogmes dépassés), il devient isolé, auto-suffisant. Et de ce fait, pourquoi chercher à l'améliorer puisque de toute façon rien ne peut lui arriver. Au final il finit par se scléroser puisqu'il n'est pas un terrain propice au changement, tout protégé qu'il est. Ce faisant, toutes les tentatives qui pourraient émerger pour améliorer tout ou partie de ce secteur, quitte à le transformer, toutes ces tentatives, l'innovation donc, ne verront jamais le jour.  Toutes les personnes qui pourraient en être à l'origine sont, elles, toujours portées par cette envie de faire. Elles se détourneront donc des lieux "protégés" pour se tourner vers des horizons plus propices à l'expression et le développement de leurs idées et de leurs actions pour améliorer les choses. Mais pour celles et ceux qui n'ont pas les moyens de changer d'horizon, on les rend inquiets et désabusés, sans confiance et en colère.

Que croyez vous qu'il se passe aujourd'hui dans l'univers politique, dans l'univers du salariat, dans l'univers des professions réglementées ?

Pour ma part, je ferai tout ce que je peux pour que l'univers de l'entrepreneuriat ne soit jamais "sanctuarisé" ni protégé.

mardi 9 septembre 2014

Pulp libéralisme : La tradition libérale pour les débutants par Daniel Tourre

Je souhaiterais partager avec vous un petit bijou en matière de littérature politique : 



Daniel Tourre nous présente dans ce livre la vraie définition du libéralisme, en tant que philosophie politique. Sur la base de 36 clichés communément admis ET utilisés, notamment par ses (faux-)amis et ses détracteurs, tout en les démystifiant, il nous présente la base du libéralisme qu'est le Droit Naturel (constitué du droit à la liberté, à la propriété et à la sécurité, droits qui existent bien avant toute loi) et comment l'état doit se porter garant de ces droits en protégeant la liberté et la propriété et assurant la sécurité des deux précédents. L'état se voit déléguer, pour cela le droit exclusif à la violence pour faire respecter la loi.


Les prémices du libéralisme sont simples et plein de bon sens. Sur cette base là, Daniel Tourre nous présente ensuite les différents penseurs et acteurs du libéralisme qui l'ont fait évoluer. Notamment, l'école de Salamanque, très en avance sur son époque, Bastiat, Von mises, Hayek, l'école autrichienne, ... Parmi les clichés qu'il démystifie, on peut citer le libéralisme se réduit à l'économie de marché, le libéralisme, c'est la loi de la jungle, le libéralisme c'est la propriété contre les pauvres, le libéralisme c'est légoïsme, le libéralisme c'est la tromperie commerciale, le libéralisme c'est le pouvoir à la finance et aux banques, le libéralisme, c'est l'absence de solidarité santé ou la marchandisation de la culture...


Dans une présentation claire et synthétique et dans un grand format style BD, il cite à chaque page des passages des oeuvres de ces grands penseurs. Et l'on découvre avec surprise que la France fut un des berceaux les plus avancés des théoriciens du libéralisme jusqu'à la fin du 19è siècle. Outre un ton humoristique parfois très caustique et chaque page étant largement illustré de planches de BD des Pulps des années 50 aux US, il présente également l'impact aujourd'hui de l'action des états, banques et banques centrales sur les évolutions macro-économiques de nos pays, sur l'emploi, etc. en basant toutes ses démonstrations sur les principes de base du libéralisme. Je vous recommande toute la série sur l'île du steack-frites.


Prenez le temps de le lire. Après sa lecture, vous pourrez vraiment dire si vous êtes pour ou contre (ou en fait un peu des deux) le libéralisme. En l'occurence, il s'agit juste d'honnêteté intellectuelle.

jeudi 21 août 2014

Plaidoyer pour un nouveau contrat social et politique

Dans cet article : Le décrochage français, ...à l'œuvre depuis 25 ans, vous lirez une analyse sans concession, ni alarmiste, ni partisane (quoiqu'un tout petit peu quand même mais à juste titre) de l'état de notre pays.

Ce qui en ressort, tout de même, c'est la validation de ce que j'ai constaté : nous nous retrouvons aujourd'hui avec une classe politique qui a été formée sur des concepts et des outils aujourd'hui inadaptés (ils ont pu l'être au moment de la conception de ces formations). Le seul problème de l'éducation de nos hommes politiques actuels, c'est qu'on a oublié de les former à l'imagination et à pouvoir remettre en cause ce qu'ils ont appris. La réalité des 30 dernières années s'est toujours rappelée à eux. Mais leur incapacité à remettre en cause soit les fondements de leur formation, soit les dogmes présidant à leurs actions et leurs réflexion, les a poussé à toujours continuer de faire ce pour quoi ils ont été formés, car ils ne savent pas faire autre chose ni autrement.

Je ne les blâmerai pas de ne pas savoir. L'ignorance ne peut être blâmée. Ni même de faire des erreurs dues à cette ignorance. Errare humanum est. Ce pour quoi je les blâme, c'est cette absolue certitude en eux-mêmes et le fait ni d'écouter ce que d'autres ont à dire, sur des sujets dont ils peuvent être experts, ni d'avoir cette part d'humanité de dire, je me suis trompé ou je ne sais pas. Et, malgré des signes tangibles que "ça ne marche pas" et surtout qu'ils en ont conscience, ils persévèrent s'obstinent avec les mêmes outils, dogmes et méthodes. Perseverare diabolicum.

Bien sûr que ce serait plutôt angoissant d'avoir un homme politique au pouvoir qui dise : "ben là, j'sais pas. Je sèche !". Mais certainement beaucoup moins s'ils se tournait alors vers des personnes pour l'aider ou bien s'il avait l'honnêteté de dire également : "Je ne sais pas et je ne peux pas, donc je ne peux pas rester à cette place". Mais ça ...

Alors quoi ? Quelle solution ? QuelleS solutionS ?

Pour ma part, je leur dirais la chose suivante :
Puisque vous ne savez plus quoi faire, maintenant, revoyons ce que vous savez faire. Et restez dans ce que vous savez faire : vous êtes parfaitement capable de gérer notre pays. Mais visiblement pas de mener ni diriger ce pays, dans le contexte d'aujourd'hui. Alors laissez à d'autres le soin de diriger - dans le sens de donner une direction, une finalité - et vous, assurez vous simplement que la machine avance. Quels autres ? Je prêcherai là, par manque très certainement de vision plus globale, pour une de mes paroisses : les entrepreneurs. Pas les chefs d'entreprise - pas uniquement. Non, toutes celles et tous ceux qui ont envie de créer, de développer des projets, à but lucratif, à but non-lucratif, ou que sais-je encore. Dans un groupe, 9% sont des leaders, de ceux qui veulent aller toujours plus loin, découvrir de nouvelles choses ; 65% sont des suiveurs (des plus enthousiastes aux moins enthousiastes) ; et 26% freinent des 4 fers. Mais ces 9% ont la possibilité de déplacer des montagnes pour aller voir derrière.Et faites leur confiance, ils n'ont pas envie d'aller dans le mur ni ne sont mégalomanes, même si certain(e)s ont de grandes ambitions. Et c'est alors ensemble, vous et eux, entrepreneurs, qui avancerez pour redonner de l'optimisme, de l'enthousiasme et de l'envie. Mais n'opposez pas de murs d'arrogance ou de condescendance, ni ne faites miroiter de récompenses ou de promesses de pouvoirs. Leur légitimité, ils ne l'ont pas dans leurs diplômes ou leur origine, ni dans leur expérience. Leur légitimité, ces entrepreneur(e)s l'ont dans le futur, dans leur volonté de créer et de faire.
Voilà ce que je leur dirais et leur proposerais alors d'écrire un nouveau contrat social et politique.

jeudi 29 mai 2014

Entrepreneur, c'est apprendre et piloter

Dans ce post : [CONFESSIONS INTIMES] Mes 5 plus grosses erreurs de financier débutant | Sylvain Tillon, Entrepreneur, Sylvain nous montre quelques belles erreurs liées à la finance dans une entreprise.

Toutes sont issues de son expérience et très contextuelles de celle-ci. La relation au banquier sera donc différente, même en cas de mutation, ...

Toutefois, il y en a deux sur lesquelles je vais insister avec lui :

  • Oublier de mettre de côté les charges TNS : C'est l'élément le plus important qui soit lorsque vous démarrez une entreprise ! Il faut savoir que les cotisations pour les TNS (Travailleurs Non Salariés) sont calculées avec 2 ans de retard : Mes cotisations pour l'année 2014 sont basées sur mes revenus de 2012 et ma régularisation fin 2014 portera sur mes revenus 2013. La manière la plus simple de calculer (pas la plus exacte mais qui vous donnera un ordre de grandeur) pour éviter ce coup de massue est la suivante : votre traitement de gérance est un traitement brut (un brut de chez brut) ; ce qui veut dire qu'une partie ne vous appartient pas mais sert à payer vos cotisations sociales (au nombre de 3 : retraite, allocations sociales et la Sécu). Le montant global de ces cotisations correspond environ à 50% de votre traitement de gérance. C'est environ. En fait, un peu moins (entre 47 à 49%). Bref, comptez 50% et laissez les années passer, vous aurez un surplus au bout d'un certain temps. Ensuite, elles sont calculées en fonction de ratio sur votre rémunération sauf qu'elles ont des seuils minimum qui vous seront demandés même si votre rémunération donnerait des montants inférieurs.
  • Imaginer que je pouvais facilement me rembourser mon compte courant : C'est aussi un piège dans lequel on peut tomber : vous décidez d'une rémunération, que votre société ne peut vous payer, vous la mettez donc dans les comptes courants, ... cf. tous les exemples de Sylvain. Mais faites attention à deux éléments : gonfler les comptes-courants peut dégrader votre bilan annuel. Et beaucoup d'entreprises se renseignent sur des fournisseurs, concurrents, clients, etc. en lisant notamment leurs bilans. Un mauvais bilan peut nuire. Ensuite, mettre des choses en compte-courant n'est absolument pas une garantie de récupérer cet argent. Notamment pour une simple et bonne raison : la trésorerie de votre entreprise ne le permettra peut être pas (cf. les raisons de Sylvain dans sa première erreur de finances).
J'ajouterai également une erreur tenant moins à la finance en tant que telle mais en relation avec les cotisations TNS : voyez avec votre expert-comptable le montant minimum de rémunération qui vous permet de cotiser vos 4 trimestres annuels pour la retraite. En ce qui me concerne, en démarrant mes activités, je me suis versé des rémunérations trop faibles pour cotiser régulièrement ces 4 trimestres. Résultat : 8 trimestres non cotisés soit deux ans de plus à travailler pour cotiser les trimestres nécessaires pour la retraite. Oh bien sûr, vous pouvez vous dire qu'étant entrepreneur, je ne compte pas sur la retraite pour mes vieux jours... Eh bien, non, pas vraiment, mais ne sachant de quoi le futur est fait, je préfère assurer le minimum de ce côté là.

Avez vous examiné l'ensemble de ces éléments de votre côté ?

vendredi 23 mai 2014

Pourquoi s'inscrire au MOOC I.D.E.A.

Pour s'inscrire, ici : S’inscrire à MOOC I.D.E.A.

Pourquoi je me suis inscrit à ce nouveau MOOC ?

Après avoir suivi les MOOC Effectuation, une première fois en tant que participant, une deuxième fois en tant que membre de l'équipe encadrante et tuteur pour la certification finale, j'étais en mesure de définir le pourquoi de mes actions, de définir ET appliquer ma culture entrepreneuriale.

Toutefois, l'Effectuation n'est pas, selon moi, un outil entrepreneurial, dans la mesure où il ne s'agit pas d'une méthode. C'est une vraie philosophie entrepreneuriale, un état d'esprit. Mais pas un outil, donc.

Or, cc'est important pour moi malgré tout d'en disposer, d'avoir quelques méthodes pour pouvoir appliquer l'Effectuation. L'empirique c'est bien mais cela a ses limites. Savoir qu'il est possible de peindre des tableaux ne vous apprend pas à manipuler un pinceau et des couleurs. Si on regarde bien également, l'ensemble des outils jusqu'à présent pour innover, pour gérer, pour trouver ou conserver des clients deviennent aujourd’hui de plus en plus inadaptés aux situations économiques, politiques et sociales incertaines. Ils restent pertinents dans des situations stables, connues, prédictibles et prévisibles. Mais pas en situation incertaine. Je constate régulièrement tant pour moi que pour mes clients un manque de visibilité économique au délà des 3 mois. Or 3 mois, à l'échelle d'une entreprise, c'est demain, c'est tout de suite. Nous naviguons à vue pour tout ce qui concerne le futur, avec un peu plus de sérénité concernant le marché, ce qui est derrière nous en fait.

Alors pourquoi ce MOOC IDEA ?

Tout simplement parce que j'ai lu le livre de Tim Brown L'Esprit Design. Et j'ai enfin trouvé là un possible outil qui me permette de réaliser simultanément la réflexion et l'action, dans l'esprit Effectual. Ce MOOC IDEA, c'est cela même. C'est la mise en application de l'innovation par le Design Thinking dans l'esprit entrepreneurial. Et, peut être - je vous le dirai à l'issue du MOOC, la cerise sur le gâteau, c'est cette âme supplémentaire qui passe par l'intégration de l'Art dans ce MOOC.

Pourquoi est-ce si important cet Art ? Parce que l'Art ne demande pas de raison, ne demande pas de cause, n'a pas de signification mais vous en donne. L'Art, c'est ce qui vous porte sans raison, vous fait avancer sans cause. L'Entreprise a réussi à optimiser l'ensemble de ses processus et méthodes, dans tous ses métiers. Mais à quel prix... Selon moi, au prix du sens et de la signification : on ne sait plus réellement pour quoi on le fait, on ne sait plus réellement la signification de ce que l'on fait.

Pour moi, le Design Thinking et l'Effectuation, avec quelques autres outils (Lean Startup, Business Model Canvas, ...) constitue le nouveau paradigme Entrepreneurial.


mardi 20 mai 2014

Des erreurs à connaître et éviter en entrepreneuriat

Dans cet article au titre accrocheur, Les 5 erreurs pour couler votre boîte, vous retrouverez des éléments assez pertinents sur le minimum que vous devez savoir pour assurer et contrôler un projet rentable.

J'ajouterais toutefois une nuance au premier point, concernant le Business Plan. Ce dernier, nous le savons tous, ne résiste pas bien longtemps aux premiers assauts de la réalité. Mais, comme indiqué dans l'article, c'est, malgré tout, un outil très pertinent lorsque vous l'appliquez sur votre marché existant en disposant de suffisamment d'informations pour pouvoir calculer soit des prédictions soit des risques.

Mais si vous démarrez votre activité, qu'en est-il ? Comment calculer ces prédictions et ces risques ? Comment établir quelques chiffres que ce soit lorsque c'est l'incertitude qui prédomine ?

A ce moment là, préférez lui le Business Model Canvas.

Cet outil vous donnera tout autant la direction, la stratégie que vous devez prendre pour votre projet. Mais il est plus pertinent sur deux points :

  • Au début de votre activité, votre idée va fortement évoluer. En modifiant votre Business Model Canvas vous pouvez rapidement réévaluer votre idée, avoir une photo de la stratégie de votre entreprise à chaque moment. C'est lui qui vous fournira le cadre solide sur lequel vous appuyer pour définir votre projet le plus en phase avec la réalité et vos expériences.
  • Inutile de passer du temps à déterminer l'indéterminable, à imaginer des chiffres inconnus, à "vous mettre la pression". Vous utilisez là un outil pour construire les fondations de votre projet. Vous utilisez le Business Model Canvas pour définir ce que vous voulez faire et offrir mais aussi ce que vous ne voulez pas faire.
C'est un des meilleurs outils pour vous éviter de vous disperser dans des activités sans relations avec votre projet.

Ensuite, lorsque votre projet a un peu plus d'ancienneté, que vos marchés se créent et que vous les entretenez, le Business Plan peut reprendre tout son sens, si vous pouvez à ses côté fournir un Business Model Canvas. 

N'oubliez jamais le pourquoi de votre projet ni ce qu'il est.

dimanche 11 mai 2014

Les ingrédients pour que la France devienne une "Start up République"

Dans cet article, Fleur Pellerin veut faire de la France une "start up" : 5 ingrédients pour que ça marche - le Plus, Patrick Robin et Jean-David Chamboredon développent sous plusieurs formes l'idée récurrente de transformer les français épargnants en investisseurs, avec toutefois le souhait que ces investissements ne se retrouvent pas en Bourse mais bien dans l'économie des TPE/PME de France, celle non côtée en bourse, celle que nous cotoyons tous les jours.

Ils témoignent là d'un besoin des entrepreneurs, des chefs d'entreprise qui ont besoin d'investir en permanence pour que leur entreprise fonctionne, pour pouvoir continuer et ne pas stagner. Ils ont raison ! Ils ont plus que raison ! L'argent épargné par les Français (3 090 Milliards d'€ uniquement en épargne financière - càd en retirant l'épargne "immobilière") pourrait couvrir la dette française. Alors, n'en solliciter qu'un bout, (5% comme suggéré dans l'article de Robin et Chamboredon, soit 154.5 milliars d'€) mettrait un grand coup d'air frais dans toutes nos entreprises. Pour mémoire, le "grand emprunt de Sarkozy" était de 35 milliards d'€. Donc oui, ils ont raison.

Mais, ils ne présentent qu'un aspect de la chose. Le strict besoin des entrepreneurs. Il manque, selon moi, deux aspects tout aussi important : comment entreprendre avec de l'argent qui n'est pas le sien et pourquoi les particuliers investiraient ainsi là où l'épargne est plus "sûre".

Ces deux derniers aspects relèvent plus du changement de comportement, d'usage et de culture. Ils doivent être les déclencheurs d'une prise de conscience des entrepreneurs et des particuliers de leurs liens indéfectibles entre eux, qu'ils le veuillent ou non, de manière directe ou indirecte. Que les uns n'existent qu'avec les autres et que leur évolution et leur chemin sont parallèles et de même niveau.

Tout d'abord, les entrepreneurs doivent apprendre aujourd'hui que l'entreprise "seule" en croissance  n'existe plus. Le contexte économique actuel implique de toujours pouvoir agir rapidement, ré-agir rapidement également. Or dans les TPE/PME, les entrepreneurs font souvent partie de la force de production ou en sont issus. Ils (elles) ont monté leur entreprise il y a quelques années, avant ou après la crise, mais avec un schéma entrepreneurial maintenant obsolète (mais le seul qui existe à grande échelle). Ils n'ont donc pas toujours la notion d'ouvrir leur capital à des investisseurs. La plupart ont peur, d'ailleurs, de perdre la propriété et donc le contrôle de leur entreprise. Or un investisseur, aujourd'hui, dans des TPE/PME, ce n'est pas un gros requin qui fait l'acquisition d'une entreprise dans le but de spéculer ou de "rhabiller la mariée" pour faire un gros bénéfice à court terme. Non, un investisseur, cela peut être également quelqu'un qui croit en l'entreprise et qui va apporter argent, connaissances, savoir-faire et réseau pour aider au développement d'une entreprise, avec en toile de fond de faire, oui, des bénéfices, mais certainement pas à très court terme. En france, mais pas seulement, on a coutume de croire qu'être gentil et aider sont des actions "bénévoles" et désintéressées. Et tout ce qui sera intéressé et recherchant du profit est méchant et a pour but de vous nuire. Eh bien non. Il existe des personnes, de plus en plus d'ailleurs, qui ont pour finalité d'aider, de participer au développement mais de manière intéressée. D'ailleurs, souvent, ceux-là même ont monté des entreprises beaucoup plus tôt et savent également ce que c'est. Ce ne sont donc pas de purs spéculateurs ou traders détachés des réalités économiques et du travail. Ce sont même bien souvent des chefs d'entreprises "locaux", qui comprennent la nécessité d'avoir un tissu économique local dynamique, riche, vivant car beaucoup plus solide et résistant aux aléas extérieurs. Bien sûr, toute aide de ce type a une contrepartie, puisque l'intéressement de la partie prenante existe. Il convient donc de trouver l'accord qui va bien entre l'entrepreneur et l'investisseur.

Ensuite, au niveau des particuliers, il est nécessaire d'un changement de mentalité. Oui, les gens ont un intérêt très fort à invesitr dans les TPE/PME, notamment celles qui se trouvent sur leurs territoires. Ce sont des TPE/PME qui aujourd'hui les emploient, emploient des conjoints, des membres de leur famille, des amis, des épouses d'amis, des amis d'amis, etc. Tout ce tissu économique est important pour la qualité de vie d'un territoire. C'est démontré à longueur d'études et d'années : si vous retirez les entreprises d'un territoire, ce territoire se meurt petit à petit : les gens vont chercher ailleurs l'emploi qui fait défaut. Oui, ces TPE/PME sont parmi les piliers qui rendent un territoire vivant et attractif. Il y a donc un lien très fort entre les habitants d'un lieu et son tissu économique. Il faut apprendre à ces personnes qu'investir dans une entreprise, bien sûr, c'est risqué, que ce n'est pas toujours gagné, mais d'un autre côté, pouvoir aider un entrepreneur soit avec des moyens financiers, soit, aussi, avec des compétences, c'est ce qui permet de maintenir l'activité économique. C'est aussi ouvrir la porte à l'innovation, à la créativité, à une richesse supplémentaire, non financière.

C'est un apprentissage simultané des entrepreneurs et des particuliers à mettre en place pour que conjointement, ils rendent plus solide et plus dynamique l'économie de leurs territoires, quelle que soit l'échelle de leur territoire.

lundi 5 mai 2014

Comparatif de canevas de construction de modèles d’affaires


Document : Comparatif de canevas de construction de modèles d'affaire

Même si l'Effectuation porte en elle-même le principe de l'évolution de l'idée initiale du projet, disposer d'outils définissant un cadre de travail est important. Ce cadre doit intégrer de fait une dimension temporelle pour accompagner le principe de l'évolution du projet. 


Toutefois, tous les outils ne sont pas tous adaptés à tous les projets ni à chaque entrepreneur.


Les Business Model Canvas (et leurs variantes) font partie de ces outils qui vous permettent de définir un cadre à votre projet. Ce sont les vues sur votre projet à un instant t. En effet, de par le principe même d'évolution du projet, ces canvas évoluent également. 


Il est important de conserver chacun des canvas, car ils vont vous permettre d'étudier l'évolution mais surtout de conserver une trace des chemins parcourus. A tout moment, vous pourrez également avoir à nouveau besoin de parcourir ces chemins.


Il est important ensuite de considérer l'outil dont vous avez besoin. N'oubliez pas que vous êtes "le pilote dans l'avion", que vous dirigez mais que vous transformez également votre environnement en vous appropriant l'outil et en l'adaptant à qui vous êtes ou à votre projet.




mercredi 30 avril 2014

Ceux qui ont vraiment les clés de la création d’emplois en France

Aticle à lire avant : Ceux qui ont vraiment les clés de la création d’emplois en France | Atlantico

On en revient toujours à cet aveuglement de nos hommes politiques actuels sur l'évolution qui s'est opérée dans le monde entrepreneurial : lors de leurs formations dans ces grandes écoles, le modèle type des entreprises existantes et tel qu'il existait depuis l'après-guerre était celui des grandes entreprises nationales, des mastodontes, qui ont eu leur utilité, et qui ont su pour beaucoup embrasser la mondialisation et la globalisation.

Mais, ce tissu économique, à l'échelle nationale, a depuis profondément évolué et changé. Il est principalement constitué aujourd'hui de TPE/PME, avec des entrepreneurs beaucoup plus proches de leurs salariés, tous embarqués dans la même aventure. 
Mais l'évolution de ce tissu entrepreneurial ne s'est pas accompagné de l'évolution de prise de conscience de nos hommes politiques actuels, qui restent sur un schéma d'aide aux grandes entreprises.

Leur cécité sur des entreprises de tailles moins grandes leur fait croire que l'on gère une entreprise de 10 ou  100 ou 200 personnes comme on gère une entreprise de 10 000  ou 20 000 personnes.

Aujourd'hui, l'argent est une conséquence de l'activité d'une entreprise du type TPE/PME. Leur premier souhait est de perdurer, de continuer à exister et de s'assurer que la chaîne de valeur où elles se trouvent (du producteur au consommateur) soit forte, dynamique et résiliente. Le contexte immédiat des entreprises sera alors plus fort également et la pérennité plus grande.

Peu de personnes politiques, à l'échelle nationale, ont une vision entrepreneuriale ou considèrent l'entrepreneuriat et le monde des TPE/PME comme une source de richesse. Ceux là doivent être soutenus, quels que soit leurs bords politiques. Ceux là doivent être abordés et motivés.

Non, les chefs d'entreprise de petites structures ne sont pas de ceux qui, aujourd'hui, s'en mettent plein les poches en pressurant leurs salariés. Ca existe, mais ce n'est qu'une toute petite minorité ou bien une ancienne génération. Aujourd'hui, l'aspect sociétal et social d'une petite structure est très présent. Les jeunes chefs d'entreprise n'ont plus la même approche de l'entreprise. Souvent, elles relèvent plus du fonctionnement de l'entreprise familiale. C'est justement ce qui assure aujourd'hui la résilience de es petites structures et le fait qu'elles sont toujours là (même si la crise en ferme beaucoup).

dimanche 27 avril 2014

L'analyse de la dynamique des erreurs entrepreneuriale par l'Effectuation

Dans cet article, Olivier Mathiot nous présente le bienfondé des erreurs : Ne pas faire d'erreurs est la plus grosse erreur

Allons plus loin et examinons la dynamique des erreurs entrepreneuriales en y appliquant le filtre de l'Effectuation.

Je rappelle les 5 principes de l'Effectuation :
  • Principe n°1 : Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. On démarre avec ce qu'on a (nos 3 ressources universelles : qui on est, ce qu'on connaît et qui on connaît).
  • Principe n°2 : La perte acceptable. On accepte de perdre quelque chose de défini et basé sur ce que l'on possède déjà pour obtenir un gain indéfini.
  • Principe n°3 : Le patchwork fou. La progression d'un projet et de son idée se fait par l'engagement d'un nombre croissant de parties prenantes qui apportent de nouvelles ressources qui permettent des objectifs plus ambitieux.
  • Principe n°4 : La limonade. "Si la vie t'envoie des citrons, transforme les en limonade". Plutôt que de prédire et de vouloir éviter les surprises, il faut se préparer à en tirer parti.
  • Principe n°5 : Le pilote dans l'avion. L'entrepreneur est actif, dirige son projet et transforme son environnement
En prenant le premier principe, les erreurs se situent souvent dans le choix des ressources nécessaires au démarrage. Surdimensionnement, nécessiter des choses que l'on ne possède pas, aligner les moyens sur les objectifs, ..
Effectualement, si vous démarrez un projet, posez vous les questions suivantes :
  • avec 50 000 €, comment je peux faire ?
  • avec 5 000 €, comment je peux faire ?
  • avec 0 €, comment je peux faire ?
  • Je n'ai pas telle compétence, comment je peux faire ?
  • Je ne sais pas comment faire telle ou telle chose, comment je peux faire ?
Et je peux vous assurer qu'en vous posant ces simples questions (merci Philippe :) ), vous trouverez des réponses et des choses simples à faire. Elles seront bien évidemment différentes pour chaque questions. Mais mettez en balance les conséquences de votre choix en cas d'erreur, notamment les conséquences financières.

En appliquant le deuxième principe, les erreurs consistent souvent à définir un gain puis prévoir une évolution de 0 jusqu'à ce gain. Mais quid lorsque ce gain n'est pas au rendez vous ? Que se passe-t-il lorsque tous les investissement tels que prévus ont été faits et que le succès prévu n'est pas là ?
Effectualement, En transférant l'incertitude d'un gain hypothétique sur la certitude d'une perte contrôlée et acceptée, vous diminuez de fait, non pas forcément l'erreur, mais les conséquences d'une erreur.

En examinant les erreurs avec le filtre du troisième principe, les erreurs viennent principalement soit d'avoir voulu avancer seul (que de choses à faire tout seul, que de compétences, savoir et savoir-faire à maîtriser tout seul !) ou alors de s'être "mal" entouré.
Effectualement, l'engagement des parties prenantes est le principe clé de la viabilité d'un projet. En outre, il faut que cet engagement soit basé sur une réponse mutuelle aux engagements de l'autre (ou des autres) parties prenantes. La question, simple et qui au mieux sera directe, est : quel est mon/son besoin ? Comment puis-je répondre au besoin de l'autre ? En posant ces questions avant de s'engager, le taux d'erreur diminue drastiquement !

Le quatrième principe comme lunette de vue sur les erreurs montre met en lumière les limites de la prévision et de la prédiction. La typologie des événements pouvant arriver étant sans limites, il devint très difficile de tout planifier. Prévoir au maximum, planifier au maximum et là, l'événement inattendu arriver, vous laissant sans défense ni armes pour y faire face, puisque vous avez tout misé sur les autres surprises.
Effectualement, il est préférable de ne pas prévoir ni prédire pour éviter des surprises. Le quatrième principe a pour fonction de vous mettre dans un état d'esprit qui sera capable d'enlever le filtre de l'affect, de l'émotion, pour vous permettre d'examiner la ou les opportunités qui se trouvent en chaque événement, bon ou mauvais.Les erreurs liées aux prévisions ne se réalisant pas diminuent donc. Et vous passez moins de temps à les prévoir et moins de ressources à vous prémunir des surprises.

Enfin, le cinquième principe utilisé pour examiner les erreurs mettent en avant que vous ne pouvez pas démarrer un projet et attendre que les choses arrivent seules ou bien encore que d'autres décideront pour vous.
Effectualement, c'est bien vous qui décidez de la direction de votre projet. C'est bien vous également qui agissez pour faire progresser votre projet. En agissant, en dirigeant et en engageant des parties prenantes, vous transformez votre environnement de manière à ce qu'il soit propice à votre projet. Les erreurs diminueront donc d'autant plus que l'incertitude diminuera.

Enfin, il convient d'aborder l'erreur, et son corollaire l'échec, avec un autre point de vue que celui qui nous est enseigné directement ou indirectement. Faire une erreur ou échouer ce n'est pas vous. C'est un moment de votre vie sur une action précise. C'est un moment qui est très riche d'enseignement et qui peut apporter beaucoup d'informations, à l'instar de ce qui est préconisé par le quatrième principe de la limonade.

Il est important que vous considériez votre projet entrepreneurial comme un chemin que vous parcourez, chemin que vous découvrez. A chaque pas, vous trouvez de nouvelles intersections. L'une des directions prise peut correspondre à un cul-de-sac (ce que l'on peut qualifier d'erreur ou d'échec) ou bien le chemin emprunté s'est révélé plus ardu qu'un autre (une erreur ?). Mais si vous revenez sur vos pas, vous pouvez reprendre une autre direction à l'une des intersections. Et vous aurez appris quelque chose sur ce chemin du cul-de-sac. Et peut être plus tard aurez vous à revenir à ce cul-de-sac, parce que s'y trouvera peut être la solution à quelque chose que vous aurez rencontré plus tard.

Comment vivez vous ou avez vous vécu vos erreurs ou échecs ? Qu'en retenez vous ?

mardi 25 mars 2014

Conférence sur l'Effectuation le 9 Avril 2014



L'Association Internationale La Flèche Effectuale en partenariat avec le Cabinet Agde-Audecia organise une Conférence sur l'Effectuation le 9 avril 2014  à 18h30 dans les locaux du Cabinet Agde-Audecia, 1 impasse de compère, Avenue de Verdun, 47520 Le Passage d'Agen.

Présentation de la Conférence :

L’incertitude caractérise aujourd’hui notre environnement économique. Réussir son projet d’entreprise nécessite de savoir appréhender cette incertitude.

L’effectuation est une théorie entrepreneuriale qui nous éclaire sur les clés du succès des entrepreneurs qui réussissent. Par une approche très pragmatique et éthique, elle ouvre la voie à une nouvelle économie où l’entreprise retrouve sa légitimité comme structure fondamentale de notre société.

Conférenciers :
Jean Luc Bessonnet du Cabinet Agde-Audecia et moi même auront le plaisir de co-animer cette conférence.

Inscriptions :
Vous pouvez vous inscrire jusqu'au 4 Avril 2014 sur ce formulaire : http://bit.ly/1liXvFu. Vous avez la possibilité d'inviter une entreprise de votre choix.


jeudi 6 mars 2014

JCE d'Agen : bel exemple de participation citoyenne

Je tiens à vous faire part d'une démarche à la fois originale mais également forte et puissante : celle de la JCE d'Agen avec ses Entrevues Citoyennes.

Le principe est simple : des membres de la JCE d'Agen ont proposé sur leur page facebook un questionnaire à l'ensemble de leurs "amis". Ce questionnaire consistait à poser des questions aux candidats à la Mairie d'Agen. A la suite de l'analyse de ce questionnaire, la JCE d'Agen a organisé les interviews des différent(e)s candidat(e)s à la Mairie d'Agen. Ces interviews ont été filmées. Les questions posées étaient identiques pour chaque candidat et les temps de parole identiques également.

Et cela donne un résultat formidable, dont voici les interviews :



En tant que citoyen, je tiens à remercier la JCE d'Agen d'avoir organisé et réalisé ce travail. Je dirais même qu'il ne s'agit pas d'un travail, mais d'un véritable outil permettant à la population de s'adresser directement à ses élus et ceux qui souhaitent le devenir. Cet outil doit être pérennisé, pour la salubrité publique et citoyenne !

lundi 17 février 2014

Au fait, c'est quoi l'Effectuation ?

L’Effectuation est une logique entrepreneuriale issue d’études menées sur des « serial-entrepreneurs » (CA des entreprises concernées de 200 M$ à 6,5 Md$) par une chercheuse américaine du nom de Saras Sarasvathy. Elle repose sur 5 principes :
  • Un Tiens Vaut Mieux Que Deux Tu L’auras : On fait avec ce que l’on a maintenant plutôt que d’imaginer ce que l’on pourrait faire si l’on avait autre chose
  • La Perte Acceptable : Etre prêt à perdre quelque chose de défini pour gagner quelque chose d’indéfini
  • Le Patchwork Fou : L’entrepreneuriat est un processus social dont l’entrepreneur est le point de départ et l'engagement d'un nombre croissant de parties prenantes la clé de la réussite de tout projet
  • La Limonade : « Si la vie vous envoie des citrons, faites-en de la limonade » soit plutôt que de prédire et anticiper des surprises, se préparer à en tirer parti
  • Le Pilote Dans l’Avion : L’entrepreneur est actif, donne une direction et transforme son environnement

Cette logique entrepreneuriale est particulièrement adaptée dans le cas de projets en situation d’incertitude, par exemple sur de nouveaux marchés (innovation de rupture par exemple) où l’information n’existe pas. Dans le cas de marchés existant, dans chaque projet il y a une part de Causation et une d'Effectuation, cette dernière trouvant à s'appliquer pour la part résiduelle ou prépondérante d'incertitude. Le mixage des deux permet une certaine anticipation qui s'affine en proportion avec la réduction de l'incertitude.
La Causation consiste à se fixer un objectif ce dernier déterminant les moyens à mettre en œuvre. L’Effectuation consiste, à l’inverse, à déterminer les moyens existants dont la combinaison et l’interaction détermineront les objectifs.

L’Effectuation est donc présente à toutes les étapes d’un projet entrepreneurial : avant la création, aux débuts du projet et durant l’activité du projet.

Vous trouverez ci-dessous une présentation de l'Effectuation qui vous démontre que l'Entrepreneuriat est ouvert à tous et que tous ce que vous croyez savoir sur l'entepreneuriat ne sont que des mythes !

Prezi de l'Effectuation


Je suis à votre disposition si vous avez des questions, souhaitez des précisions, souhaitez aller plus loin et organiser une conférence ou des ateliers sur l'Effectuation.


vendredi 7 février 2014

Comtpe-rendu de la rencontre du mercredi 5 février 2014 à Bordeaux

Ce mercredi a donc eu lieu la rencontre entre les participants aquitains du premier MOOC Effectuation organisé par l'EMLyon et Philippe Silberzahn.

Elle était organisée de manière à ce que nous nous retrouvions entre participants,donc, mais également en accueillant des personnes ne connaissant pas - ou peu - l'Effectuation afin de leur en faire une présentation. Enfin nous avons eu droit à une petite présentation des Thinking Processes de la Théorie des Contraintes par Erik Mano - petite car j'ai un peu monopolisé la parole en présentant l'Effectuation, vous comprendrez pourquoi un peu plus loin.

Nous étions donc neuf personnes dont quatre à avoir suivi le MOOC. Un point de satisfaction pour moi, parmi ces neuf personnes 4 étaient experts-comptables et/ou commissaires aux comptes. Pourquoi satisfait ? Parce que, et peut être à tort - non certainement à tort car Jean Luc Bessonnet en est la preuve, j'ai en tête l'idée que les acteurs du monde de la comptabilité sont ancrées dans des habitudes de processus de la Causation. Et qu'il me semble important de sensibiliser les accompagnateurs d'entrepreneurs à cette nouvelle approche de la logique et de l'action entrepreneuriale.

Nous nous sommes réunis au Bar l'Essentiel (14, rue de la Vieille Eglise à Mérignac) grâce à Erik Mano, associé de ce bar. Nous avons été merveilleusement bien reçu, dans un cadre très agréable et l'équipe nous avait préparé un apéro-dînatoire excellent ! Que l'équipe en soit remerciée, je pense avoir trouvé là un "pied-à-terre" sur Bordeaux pour mes futures réunion et conférences sur l'Effectuation !

Nous avons donc démarré à 19h30 par la présentation de l'Effectuation. Je ne vous referrai pas ici cette présentation. Sachez tout de même qu'à 22h nous n'avions pas terminé tant, et c'est un peu ce que j'espérais, les principes et la logique de l'Effectuation induisent des remarques et des questionnements. Ce que j'avais souhaité par la présence des métiers de l'expertise-comptable s'est réalisé : un flot de remarques et de questions extrêmement pointues et affûtées par rapport à ce qui se fait dans la réalité et dans quelle mesure l'Effectuation apporte-t-elle quelque chose. Bien évidemment, l'aspect innovateur de l'Effectuation a été fortement questionné. Et le constat a été fait que si les principes de l'Effectuation ne sont pas "innovants" en eux-mêmes, il est clair que leur formulation et l'expression de leur place dans le processus entrepreneurial, leur mise en valeur dans ce processus est, lui, innovant. De grandes discussions ont aussi eu lieu concernant la différence entre l'approche causale et l'approche effectuale. Nous avons clairement établi que les deux approches ne pouvaient s'opposer car leurs finalités réciproques étaient complémentaires. Jean Luc Bessonnet l'a simplement résumé par : 
Nous en avons déduit que dans chaque projet il y avait une part de causal et une d'effectual, cette dernière trouvant à s'appliquer pour la part résiduelle ou prépondérante d'incertitude. Le mixage des deux permet une certaine anticipation qui s'affine en proportion avec la réduction de l'incertitude.
Toutefois, nous aurons donc au moins deux nouveaux inscrits du monde de l'expertise-comptable et des accompagnants d'entrepreneurs au prochain MOOC Effectuation de l'EMLyon, qui démarrera le 17 mars prochain.

L'heure tournant (après 22h30), j'ai cédé la parole à Erik Mano pour sa présentation des Thinkings Processes de la Théorie des Contraintes. Erik nous a parlé, pas autant que nous l'aurions souhaité étant donné l'heure tardive, des arbres utilisés par les Thinkings Processes qui permettent :

  • d'analyser en profondeur un problème ou un état actuel d'un système. Cette analyse est effectuée par l'intermédiaire de relations de cause à effet basées soient sur la logique de la nécessite (pour obtenir cet effet il faut cette cause) soit sur la logique de suffisance (pour obtenir cet effet il suffit cette cause) ;
  • de construire une stratégie pour atteindre un objectif par une succession de cause à effet basée sur les mêmes logiques de nécessité ou de suffisance ;
  • la construction d'arbres intermédiaires permettant de passer de l'arbre de la réalité actuelle cité en premier à l'arbre des réalités futures, ci-dessus.
  • de partager et obtenir une vision commune des éléments ci-dessus avec l'ensemble des parties prenantes
Ces Thinking Processes sont utilisés pour répondre aux 3 questions suivantes :
  • Quoi changer ?
  • Vers quoi changer ?
  • Comment changer ?
Nous nous sommes séparés aux alentours de 23h30 avec la promesse que nous nous reverrions prochainement !

Je serai ravi que par ailleurs, les participants de cette soirée apposent ci-dessous leurs propres commentaires :)

PS : pour ma part, arrivé à quelques centaines de mètres de chez moi, un blaireau (un vrai, la bête à poil rayée noir et blanc) a choisi de se jeter sous mes roues dans un élan désespéré occasionnant son décès, vraisemblablement prématuré, et un radiateur de voiture percé... Les "joies" de l'habitat en campagne...

lundi 27 janvier 2014

Le mercredi 5 février 2014 : Rencontre avec des participants Aquitains du MOOC Effectuation de l'EMLyon

Soirée organisée par les participants au MOOC Effectuation de l'EMLyon

Nous nous retrouverons à L'Essentiel, 14 Rue de la Vieille Église, Merignac, France (localisation sur Google Maps : http://bit.ly/1mJJiNV)

Budget : 25 € par personne pour apéro dînatoire

Au programme :

  • Se rencontrer et faire connaissance (Patchwork Fou et Limonade)
  • Présentation et discussion sur l'Effectuation
  • Discuter du MOOC de l'EMLyon 
  • Présentation de l'Association Internationale La Flèche Effectuale, pour la promotion et la diffusion de l'Effectuation
  • Présentation, par Erik Mano, des Logical Thinking Processes (Wikipedia : http://bit.ly/Meu48J ), outil de réflexion et d'analyse de la Théorie des Contraintes, appliquée à la résolution de problèmes, la gestion de la résistance au changement, la Stratégie et tactique ainsi qu'au processus d'amélioration continue.


Début à partir de 18h30 - 19h00

Merci de confirmer votre venue afin de déterminer les quantités de l'apéro-dînatoire.