mardi 16 décembre 2014

William Gibbson avait - presque - raison

Dans cet article 2030, l’Horizon H+ | Contrepoints, Thierry Berthier met en lumière le rapport entre le progrès technologique et son rôle social et sociétal.

Il met en lumière les enjeux sociétaux de demain où, effectivement, la convergence observée entre le technologique et le biologique sera avérée, sans réelle possibilité de retour. Comment expliquer à des aveugles que, pour des questions éthiques ou des raisons politiques liées à une analyse obsolètes de la société, ils devront renoncer à des implants leur permettant de recouvrer la vue, des sourds à l'audition, des handicapés à des exosquelettes ?

La révolution est aujourd'hui en marche, les objets connectés s'introduisent de plus en plus dans nos vies, de manière de plus en plus proche de notre être biologique (montres connectées, les lits et fauteuils connectés, les voitures connectées, les lunettes connectées, ...). Le fossé diminue et l'avenir n'est plus très loin où l'objet connecté comme la technologie active aura fusionné dans nos corps. Les questions éthiques se posent. Peut-on pour autant les envisager dès maintenant ? A l'époque de Ford, quand celui-ci créait sa voiture et où tout le monde "aurait demandé simplement des chevaux qui iraient plus vite", aurait-on pensé à se poser des questions éthiques sur la vitesse, l'état des voitures, etc. ? Idem à l'époque de Pierre et Marie Curie où le nucléaire et la radioactivité étaient envisagés comme des solutions thérapeutiques.

Présupposer ce que seront les usages aujourd'hui de technologies qui vont aussi vite, notamment en agitant le chiffon rouge, c'est s'enfermer dans des clichés, dans des fantasmes et y placer tout ce que nous comptons de peurs et de névroses. Imaginer dès aujourd'hui un monde terrifiant, c'est la certitude d'y aller pour justement tout éviter. Penser le pire, c'est oublier de penser le meilleur. Et s'enfermer ainsi plutôt que de rester ouvert aux possibles, c'est priver ceux qui le souhaitent. Tout le monde n'aura pas le souhait d'accompagner ces évolutions, ce progrès. D'autres oui.

Alors, ne blâmons pas a priori les outils de demain, mais accompagnons les usages qui en sont faits.

William Gibbson a parfaitement illustré dans ses livres ces futurs technologiques possibles. Il a pensé des futurs qui aujourd'hui commencent à se conjuguer au présent. Le chemin que nous prendrons, la société que nous aurons seront ceux que nous construisons. Accompagnons donc dès aujourd'hui ce futur, les early adopters comme les sceptiques. Nous aurons besoin de ceux qui auront la prudence de la témérité de certains. L'intelligence collective sera bien supérieure à l'intelligence - ou la bêtise - de peu.

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