dimanche 31 mai 2015

Lettre ouverte à mes députés et sénateurs contre la loi sur le Reneignement - version Postale

Dans un précédent article, j'avais rédigé un courrier numérique que j'avais partagé avec mes députés et sénateurs.

Cette fois-ci, il s'agit de la version postale de ce courrier, envoyée il y a une quinzaine de jours à mes députés et sénateurs de Lot et Garonne :

Députés :

  • - Régine Poveda, 
  • - Lucette Lousteau
  • - Jean-Louis Costes

Sénateurs :

  • Pierre Camani
  • Henri Tandonnet
Ce courrier a été envoyé à la mi-mai. A ce jour (31.05.2015), je n'ai eu aucune réponse. Ou plutôt, puisque j'ai eu la chance de le rencontrer, Pierre Camani m'a demandé des infos sur ce qui se disait sur cette loi, un feedback de la part des opposants. Merci à lui.





Guillaume Maison

                                                                                                                      «Titre»
                                                                                                                      «PrenomNom»
                                                                                                                      «Adresse_1»
                                                                                                                      «Adresse_2»
                                                                                                                      «CP» «Ville»


Lettre ouverte à mes députés et sénateurs de Lot Et Garonne


Mesdames, Messieurs,

Depuis le 13 avril, la loi sur le renseignement est examinée à l’Assemblée Nationale en première lecture. Quelques jours avant, un ensemble d’acteurs français issus du numériques - des fleurons européens et mondiaux, la CNIL - ou non – Amnesty International, juges anti terroristes, se sont levés contre cette loi qui présente des aspects liberticides préjudiciables contre les libertés individuelles des citoyens et des entreprises.

La loi prévoit l’installation de « boîtes noires » chez les opérateurs de datacenters, les hébergeurs et les opérateurs télécoms qui auront pour objectifs d’analyser en temps réel toutes les « méta données » (informations décrivant un contenu) qui transitent et d’alerter « par un algorithme tenu secret » lorsque ces « méta données » décriront un contenu portant sur les domaines de « l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et de la défense nationale » et de « la prévention du terrorisme », mais également des « intérêts majeurs de la politique étrangère », ainsi que de la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions » et de « la criminalité et de la délinquance organisées ». Ces formulations floues pouvant déclencher les alertes, la variété des raisons pouvant être invoquées sont de nature à déclencher l’inquiétude de beaucoup de citoyens et d’entreprises sur les restrictions possibles de leur liberté d’expression et de communication.

L’impact de cette loi et de ces boîtes noires va bien au-delà de la simple analyse de communication. Des entreprises n’ayant plus confiance dans la confidentialité de leurs données et de leurs communications, de grands noms d’acteurs du numérique gérant ces données, comme OVH, expriment également le changement de leur stratégie de développement en créant de nouveaux datacenters hors de France, la privant ainsi de nombreux emplois hautement qualifiés dans le domaine du numérique. Cette loi est de nature à saper tous les efforts entrepris pour développer le numérique, accompagner les entreprises dans leur transition numérique et rendre nos territoires attractifs pour affronter cette 3ème révolution industrielle du numérique. L’impact économique et social sera très important, tant pour les prestataires numériques que pour leurs clients. L’innovation et la créativité se trouveraient de fait réprimées de par l’auto censure des citoyens et des entreprises, se sachant « écoutés ». Elle affaiblira de manière forte toute l’économie numérique émergente, de manière nationale comme locale.

En tant que citoyen, cette loi est de nature à permettre à tout pouvoir en place, l’actuel comme ses successeurs, de pouvoir utiliser les capacités « d’écoute électronique » à toute fin, notamment par l’amplitude trop large d’interprétation des domaines pouvant déclencher ces « écoutes ». Je pense que ce dispositif, qui analysera en permanence l’ensemble des mes communications électroniques que ce soit ma navigation sur internet comme mes messages électroniques, porte en lui le potentiel pour menacer mes libertés individuelles et l’intimité de ma vie privée.

Je vous sollicite donc, en tant que représentants du peuple dans nos deux assemblées, pour que vous fassiez opposition à cette loi afin qu’elle ne soit pas adoptée. Cela permettra de préserver la liberté des entrepreneurs et des citoyens. Sans cette loi, la France sera assurée d’entrer de plain-pied dans l’ère numérique et entrepreneuriale.

Partageant avec vous les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité de notre République, je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, l’expression de mes salutations distinguées.


                                                                 Guillaume Maison

                                                  Citoyen et entrepreneur du numérique

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