mercredi 13 mai 2015

La fin de la civilisation utopiste pour le début de la civilisation numérique


Cet article Pourquoi les élites ont du mal avec le numérique ?met très bien en évidence le rapport de nos élites avec le numérique.

Tout est dit : « Les pouvoirs en place ont bien saisi les usages d'Internet pour des enjeux électoraux, de communication ou de sécurité, en revanche ils ont du mal à traiter les enjeux de civilisation. » 

Cette élite politique - mais pas que, les élites "en association" avec le politique - témoigne de cette peur de dévoiler leur ignorance quand elle est persuadé que l'omniscience est la clé de leur position au pouvoir. Le savoir étant distribué, réparti en des milliers de lieux, tout un chacun peut y avoir accès. On détermine les connaissances que l'on souhaite acquérir - on peut facilement devenir expert sur des sujets - ou bien on peut *savoir* comment accéder à l'information. Or, cette "distribution" du savoir et de son accès remet en cause cette omniscience "centralisée" au profit d'une omniscience distribuée, participative, collaborative, coopérative et partagée. Ceci entraîne de fait que le pouvoir ne soit plus envisagé comme centralisé, entre les mains de peu (une oligarchie) mais réparti, distribué et surtout partagé. Et c'est précisément ce qui heurte la zone de confort de nos élites politiques, c'est d'avoir à "partager le pouvoir", que la représentativité n'est plus la seule réalisation possible de la démocratie à l'échelle d'un pays comme la france. Cela remet en cause leur existence même, ce pour quoi ils ont été formés, normés, conçus. Et l'on peut aisément comprendre cette peur qui est la leur.

Dans un pays comme la france, il y a quelques siècles, on peut aisément comprendre ce besoin de représentativité lorsque les déplacements de tout un peuple pour choisir son destin n'étaient pas envisageables. Avec l'avènement de l'internet et de la révolution industrielle que constitue le numérique, faire entendre sa voix n'est plus une affaire de lieu, de déplacement. Il est possible de s'exprimer au vu et au su de tous, quelque soit l'emplacement de celui qui s'exprime et de celui qui "écoute". Ainsi, le numérique permet d'être plus facilement et simplement acteur sur toutes les dimensions du "vivre ensemble". Il permet d'approcher de très près le principe de l'ubiquïté et donc d'être participatif là où précédemment, donc, seul le déplacement dans l'espace permettait de choisir, de décider. Le numérique peut donc redonner la parole à la multitude et permettre sa participation telle qu'elle existait dans les cités grecques (indépendantes) où la distance pour s'exprimer était faible.

L'inadéquation de nos élites comme de nos règles de vies politiques, leur obsolescence liée au numérique, font qu'aujourd'hui notre république tout comme notre démocratie doivent être réinventée, formalisée à nouveau dans une nouvelle constitution, dans une nouvelle politique, pour nous permettre d'entrer dans cette nouvelle "civilisation numérique".

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