jeudi 14 mai 2015

La triple disruption de la voiture

La filière de la voiture est en cours de disruption, sans parler du transport. Pourquoi une triple disruption, me direz vous ?



La première concerne nos voitures actuelles, celles postérieures à 1996. Cet article Silicon Valley : les hackers de la data vont révolutionner la voiture | L'Atelier : Accelerating Business nous dévoile un peu plus la prise OBD-II présente dans nos voitures, sur laquelle se branchent tous nos garagistes et concessionnaires avec "la valise" ou "la malette". Qu'est-ce que ce couple bizarre "la malette" et la prise OBD-II ? Tout simplement l'ordinateur que l'on peut brancher sur la prise et qui va être capable de communiquer avec TOUTE l'électronique de votre voiture, l'ordinateur de bord dont nous n'avons qu'un tout petit aperçu sur notre tableau de bord, avec la consommation moyenne, immédiate, les pneus osus-gonflés, les portières ouvertes, etc... Pourquoi, donc, une disruption ? Tout simplement parce que des startups se sont branchées également sur cette prise pour récupérer et analyser de l'information, par exemple vers votre smartphone. Et là où se trouve la disruption, c'est que les possibilités d'usage deviennent infinies. Votre voiture fournit un flot d'informations que votre smartphone va pouvoir analyser et vous pourrez optimiser votre consommation d'essence, vous pourrez anticiper des pannes ou avertir à l'avance votre garagiste d'une panne. Enfin, vous, la voiture via votre smartphone avertira le garagiste de la panne et de sa localisation précise. Les possibilités se trouvent dans l'imagination des développeurs maintenant.


La deuxième disruption concerne les "open cars". Ce sont des voitures qui sont conçues sur le principe de l'open source : design connu de tous, matériel et pièce dont toutes les informations sont fournies pour soit les construire soi même (bon, c'est pas nécessairement donné à tout le monde, mais les plans étant fournis, rien n'empêche de le faire sous-traiter à n'importe quelle entreprise qui en a les capacités), et bien sûr logiciels de gestion (cf. ci-dessus) en open-source, notamment branchées à votre smartphone. Où se situe la disruption ? Tout simplement dans le fait que nous pourrons devenir les constructeurs de nos propres voitures. Oh, pas des berlines routières, mais plus probablement nos voitures du quotidien, des petits trajets, des transports publics (cf. Autolib) et le tout pour un coût dérisoire par rapport à nos plus petites voitures actuelles. Et quand je dis construire nous mêmes, je précise qu'il s'agit de commander les pièces comme nous commandons des livres sur Amazon, nous serons livrés chez nous et nous pourrons les monter sur une surface d'environ 2 à 3m². Un exemple ? Le projet OSVA (Open Source Vehicule Aquitaine). Pour la drôlerie de l'histoire, ajoutons à cela la disruption en cours des imprimantes 3D et nous pourrons également imprimer notre carrosserie, selon nos souhaits, donc unique, ou bien fourni gratuitement (ou pour une somme modique) sur internet, sur des place de marchés ou des catalogues de carrosserie. Probablement découvrirons nous encore plus de designers auto à cette occasion, un nouveau métier qui se démocratisera.



Enfin la troisième disruption concerne les voitures dites autonomes, qui se conduisent toutes seules. Cet excellent article, Autonomous cars will destroy millions of jobs and reshape the US economy by 2025 (en), nous dévoile la temporalité d'arrivée de ces voitures sur le marché. Il nous précise également l'impact que cela aura sur tout le secteur de la voiture, de l'assurance, du financement, de l'immobilier - urbain notamment - des modes et buts de transport, des taxis, ... Le nombre de morts et de blessés diminuant drastiquement, sans nul doute le milieu de la santé sera également impacté.

La "voiture" est un secteur si vaste qu'elle se fait disrupter sur tous ses aspects, plateforme, technologie et usages, sur des niches à chaque fois. Les futurs constructeurs de voitures, l'avenir des constructeurs actuels de voitures, seront ceux qui auront su nouer une alliance avec la multitude (usagers comme éditeurs de solutions) et à devenir leur plateforme de services, leur offrant l'écosystème, les ressources et ces mêmes liens entre ces multitudes.



Le monde change, ni en mieux ni en moins bien, mais en quelque chose de différent. Je trouve cela excitant de vivre notre époque. Pas vous ?


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